TBWA, FCB, Ogilvy and Mather… Tant d’agences de communication célèbres où Delphine Vallette a exercé en tant que directrice artistique. Mais derrière cette communicante, se cache aussi un écrivain de talent qui écrit aussi bien pour les adultes que pour la jeunesse. Rencontre avec une personnalité riche et passionnée. Bonjour Delphine, pouvez-vous nous parler de votre parcours ? J’ai fait une école de commerce après mon bac, mais j’ai vite compris que ce n’était pas pour moi. J’ai fait l’Ecole Nationale d’Art de Cergy Pontoise. En sortant de l’école, j’ai été engagée dans une agence de publicité, TBWA. J’ai travaillé plus de dix ans comme directrice artistique en agence. Je suis ensuite devenue freelance pour des maisons d’édition tout en continuant la communication. J’avais plus de temps et je me suis remise à dessiner. J’ai décidé de faire des albums jeunesse et d’écrire mon premier roman paru en 2008. Édition, communication, identité visuelle, photographie… Vos activités sont pluridisciplinaires. Qu’est-ce qui vous attire en elles ? Elles sont toutes reliées et se complètent les unes les autres. Trouver une idée pour une couverture de livre, ce n’est pas très éloigné de trouver une idée pour une annonce print dans la communication. Ensuite pour illustrer ces idées, il faut bien sûr faire appel à un photographe ou à un illustrateur ou encore se lancer dans une recherche icono. Et quand je peux et que je sais le faire, j’aime bien les réaliser moi-même. Vous êtes également l’auteur d’un roman et de plusieurs livres pour enfants. La littérature vous a-t-elle toujours passionnée ? J’ai fait un bac littéraire donc forcément j’aimais la littérature, c’est toujours le cas. Comment jonglez-vous avec le concret du monde de la communication et celui, peut-être plus poétique et personnelle de la littérature ? Il n’y a pas à jongler en fait, excepté pour le tutoiement immédiat dans la communication et le vouvoiement de rigueur dans l’Edition. Ce sont deux mondes très fermés où il n’est pas facile de s’intégrer. En cela ils sont très semblables, en fait. Pensez-vous que votre expérience dans la communication nourrit votre inspiration littéraire ? Ce qui nourrit mon inspiration littéraire c’est ma vie personnelle, et la communication en fait donc partie forcément. Dans mes deux romans, je décris effectivement des personnages que l’on peut rencontrer dans la communication. Votre processus créatif est-il différent selon que vous écriviez pour des enfants ou des adultes ? Au début ce n’est pas différent, et puis après j’adapte le discours pour les enfants, même si je n’aime pas « bêtifier » quand on s’adresse aux enfants, il faut faire attention à certaines paroles qui pourraient les blesser. On ne peut pas leur parler de la mort comme à un adulte, par exemple. Dans Les Femmes préfèrent les monstres, vous dressez les portraits des hommes qui ont compté dans votre vie. Pensez-vous que l’écriture puisse-elle être une forme de thérapie ? Beaucoup de gens m’ont parlé de ce premier roman comme d’une « thérapie », il est clair qu’il m’a permis de dire des choses que je n’arrivais pas à formuler autrement. Il a d’ailleurs déclenché un ouragan autour de moi. Certains hommes de mon entourage l’ont très mal pris. En revanche j’ai eu des témoignages très touchants de la part des femmes qui ont lu mon roman. Ce qui fait très plaisir ce sont ces lecteurs que vous ne connaissez pas, qui vous adressent des messages chaleureux et qui vous comprennent mieux que vos proches. Quels sont vos sujets de prédilection ? Et ceux que vous aimeriez aborder ? L’enfance et l’adolescence. Mes deux enfants m’inspirent tous les jours. Quels sont vos futurs projets littéraires ? C’est encore secret, je n’en ai pas encore parlé à mon éditeur. Crédits photo : Samuel Boivin