Encore assez confidentielle, Nouvelle New Wave est le nouveau nom qui compte dans le paysage culturel actuel. Ce concept multidisciplinaire pensé par Charles et Jean-Charles, respectivement producteur et graphiste, s’apprête à révolutionner le monde de l’art, de la musique et de la mode. Pour Spanky Few, ces deux créateurs de talent parlent de leur parcours, de leur concept et de leurs idées pour l’avenir. Après avoir lu cette interview, n’hésitez pas à vous ruer sur le très beau site de Nouvelle New Wave pour checker l’actualité et les projets des artistes ou tout simplement pour découvrir les oeuvres graphiques de Jean-Charles. Comment vous êtes-vous rencontrés et quel est votre parcours ? JC : C’était le temps du collège, on a fondé notre amitié sur des bases solides, acné, grandes oreilles, blouson Helly Hansen et films érotiques sur RTL9, on ne savait pas encore qu’on allait arborer un crocodile pendant quelques années. On a rapidement choisi d’endormir nos destins de bacheliers technologiques, ce serait musique pour l’un, dessin pour l’autre. Je suis parti à Marseille, puis quelques années à Bruxelles pour étudier la typographie, tandis que Charles a tenu le pavé en commençant sa carrière musicale comme producteur musical dans le Rap Français. C : Je nie en bloc sa vision de l’adolescence ! J’ai commencé par des instrus de rap, puis je me suis intéressé à la New Wave et au Post Punk. Enfin plus globalement au courant 80’s, des films à la musique sans passer par la case livre, hélas! Comment est né le projet Nouvelle New Wave et quel en est le concept ? C : J’étais en artiste solo et je souhaitais avoir une structure pour sortir mes projets musicaux sans contraintes. JC était alors en école d’art, je pensais à lui pour développer l’identité visuelle de cette structure! Je souhaitais aussi trouver d’autres musiciens pour créer une écurie qui s’identifierait facilement d’un artiste à un autre, avec des influences communes. Mon fantasme était de trouver un nom qui prêterait à confusion, à savoir Phoenix est un groupe de Pop et Carlea est un artiste de Nouvelle New Wave, je trouvais ça amusant. J’en ai parlé à JC seulement à l’époque je voulais appeler ça Brand New Wave, et il a tout de suite pensé à remplacer Brand par Nouvelle… L’aventure pouvait enfin commencer. Pour l’anecdote cette confusion a marché. Pour la release party du EP d’Equateur ( Nouvelle New Wave ), le site de la Flèche d’Or décrit le genre musical du groupe par Nouvelle New Wave. JC : C’est quand on a commencé à s’affirmer dans nos domaines, chacun de notre côté qu’a pu éclore l’idée d’un projet en commun. On a décidé assez naturellement de conjuguer la création musicale, plastique et graphique. J’étais à Bruxelles, lui en France, je crois même que ça s’est fait au téléphone. Je griffonnais des typos pour son Myspace à l’époque. On en a discuté et le choix a été de monter un studio où les disciplines dialoguent sans s’étouffer. J’ai donc commencé à développer l’identité visuelle de Nouvelle New Wave, j’ai façonné notre histoire dans l’univers sauvage de la forêt Boréale. L’ours, animal roi de ces grands espace, s’est imposé comme figure centrale. Chaque artiste du studio a pu ensuite choisir un animal comme emblème… Nouvelle New Wave Vous positionnez-vous plutôt comme un label, une boite de management ou une structure hybride ? JC : On est très hybride donc évitons le terme structure. On apprend pour l’instant, je pense que c’est notre force, on ne fait pas vraiment les choses comme il faut, on tatille. On est à la ramasse des fois quand il s’agit d’organisation, de communication, mais voilà si on passait notre temps à manager y’aurait plus de fraîcheur et je pense que spontanéité et activité, même mal ordonnées servent notre créativité. Et puis c’est la Taïga notre Leitmotiv. Une forêt, c’est organisé? C : Pas mieux! Mêler l’art et la musique, c’est assez novateur et en même temps Andy Warhol l’a fait. Vous considérez-vous comme une nouvelle Factory ? JC : Je ne connaissais pas du tout le nom de son studio, merci! Bien sûr que l’histoire fait envie et que les noms font rêver, mais je crois qu’on essaye de ne ressembler à personne. On a des influences c’est sûr, mais l’époque est différente, la scène artistique est saturée et les productions de qualité. On a monté un délire, une équipe, on travaille ensemble et avec les nouvelles personnes qu’on rencontre. Si les gens y sont sensibles, c’est qu’on aura su les atteindre. Sinon Charles fera des génériques pour capital et moi du graphisme institutionnel pour le pôle emploi. C : on essaye de créer un environnement de travail où des échanges peuvent et doivent être possibles dans toutes les directions pour faire naître de réels projets hybrides. Ça devra être notre rôle dans le futur, d’avoir des interactions pertinentes pour des rendus accessibles à tous. Pour vous art et musique sont-ils indissociables ? JC : Je n’en sais rien. Ce que je peux dire, c’est que la musique touche à quelque chose que les arts plastiques ont en général du mal atteindre. C : Je pense que l’on a surtout besoin de voir des nouveautés dans tous les domaines, voire que la créativité ne cesse pas même si c’était déjà génial avant. Nouvelle New Wave Monter une boite qui bosse le développement d’artistes n’est pas un pari très voire trop risqué en cette période de crise ? C : NNW est avant tout une vitrine pour les artistes de tout bord (photographes, peintres, dessinateurs, musiciens, etc…). Pour le moment on espère vivre de ce collectif essentiellement via la vente de T-shirts. Les temps étant difficiles pour tout le monde nous faisons confiance aux artistes avec qui nous collaborons et nous comptons sur eux pour que l’argent récupéré servent d’apport pour du matériel, équipement et promotion. On fonctionne comme cela, les ventes de disque au digital restant maigres, on ne va pas venir piquer l’argent de poche de nos artistes qui parfois ont travaillé plus d’un an sur un projet. JC : Crise ou pas c’est un projet conséquent. L’avantage qu’on peut avoir, c’est d’être à la fois une structure qui travaille à la promotion de jeunes artistes et un positionnement en tant que marque pour la vente de vêtements, sérigraphies, petites éditions. Le but n’est pas d’en vivre tout de suite. La notion de temps est très importante pour nous, on n’est pas là pour faire du buzz et disparaître, on souhaite installer un système solide, qui dure. Comment choisissez-vous les groupes avec lesquels vous travaillez ? C : Pour ce qui est des groupes de musique, c’est avant tout des rencontres dans notre entourage, gravitant avec beaucoup d’artistes, les occasions sont plus fréquentes. On n’a pas vraiment envie d’allez contacter des personnes que l’on ne connaît pas via le web même s’ils sont très talentueux, on préfère des groupes qui se rencontrent, car ils se ressentent dans les influences musicales, puis nos artistes nous les recommandent. C’est avant tout des échanges plus qu’une chasse aux nouveaux talents. À ce sujet deux nouveaux feront leur venue au sein de NNW à la rentrée. JC : Au niveau visuel, c’est la même approche. On travaille avec des gens qu’on apprécie, dont on considère le travail et au fil des rencontres. Le but n’est pas non plus d’élaborer un truc où on aurait 20.000 artistes, dont on n’arrivait pas à s’occuper. Équipe réduite, on favorise les échanges, les soirées, on se connaît. Quant aux gens qui veulent travailler avec nous, c’est que les idées leur plaisent, ils sont les bienvenus. Quelles sont les perspectives d’avenir de Nouvelle New Wave ? Avez-vous pensé à vous positionner en tant qu’éditeur musical ? C : On aimerait pouvoir produire des albums, accompagner les artistes en studio, les presser sur vinyle et CD ( voire cassette ), payer également une promo web pour leur donner plus de chance dans la diffusion. JC : Le jour où on aura des moyens financiers, on pourra peut-être envisager les choses autrement. Y’a la musique, mais aussi les vêtements, l’édition, les galeries. On est un peu rêveur et on aime toucher à tout, l’avenir nous dira si on peut tout faire ou s’il faudra écarter certaines choses, mais ce n’est pas le souci pour l’instant. Nouvelle New Wave Une soirée avec Nouvelle New Wave c’est plutôt orgie de bière et de rock ou happening feutré ? C : Ni l’un ni l’autre c’est plutôt néon et vodka, l’orgie de bière s’organise bien plus tôt ! D’ailleurs il est temps de vous laisser pour fêter un nouveau week-end. JC : Ou plein air et Raki, ça dépend des saisons. Quels sont vos projets à court terme et que peut-on vous souhaiter pour la suite ? JC : On ouvre notre boutique en ligne en ce moment, un gros morceau de travail qui s’achève. On prévoit de nouveaux événements comme celui qu’on vient de faire à Bruxelles. L’idée c’est d’imprimer le nom du studio dans une ville. Là c’était chez The Closet et Mr Wong, on les remercie d’ailleurs ça s’est super bien passé, on a fait de belles rencontres. C : A court terme des nouvelles collections de Tshirts / Sweat Shirts. Accroître nos points de vente en France et à l’étranger. Pouvoir sortir beaucoup d’Ep, d’albums et de remixes en digital. Collection TANRA à découvrir ici Nouvelle New Wave