Jeremy Kost Pour les amateurs de photos trash tant sur le sujet que sur le support, c’est à la galerie Nuke que ça se passe, depuis hier et jusqu’au 7 janvier 2012. En effet, le photographe Jeremy Kost, surnommé le Rastignac des nuits new-yorkaises expose à Paris avec l’exposition In The Dark We Live And Love. Né à Corpus Christi au Texas en 1977, Jeremy Kost a vite emménagé à New York, fasciné par le caractère warholien de la ville. Selon sa biographie, il serait devenu photographe par « accident », s’armant d’un appareil photo pour vaincre sa timidité et pouvoir aborder les gens dans les bars et les clubs de New York. Très vite, il prend des mannequins ou des actrices en photos. Son travail aboutit finalement aux deux séries de polaroïds qui l’ont révélées, prises dans des hôtels à la mode, le Soho Grand et le Tribecca Grand. Jeremy Kost a entre autres photographié Blake Lively, Anja Rubik, Sienna Miller, Lenny Kravitz, Chloe Sevigny, Coco Rocha… Pour beaucoup, Jeremy Kost est un chroniqueur de la vie nocturne new-yorkaise. Mais sa démarche est un peu plus complexe qu’un simple état des lieux de la nuit. Ses photographies s’attachent à mettre en valeur la nudité, dans ce qu’elle a de plus pur mais aussi de plus sexuel. On y trouve un apanage de clichés : de la bombe décolorée au David des temps modernes, corps parfait et regard langoureux. Le tout mal cadré, parfois sale, comme une photo volée, prise sur le vif. Son sujet de prédilection est le travestisme, le passage de l’homme à la femme, la recherche d’une identité autre, qu’elle soit éphémère ou permanente. Il parait aussi fasciné par les femmes, leur silhouette et leur attitude et c’est sûrement pour ça qu’on le voit souvent aux défilés, comme celui de Lanvin ou Issey Miyake. Mais que ce soit à New York ou à Paris, dans les clubs ou dans les défilés, le travail de Jeremy Kost est identifiable et admiré car il est l’un des seuls à privilégier le charme désuet mais tellement actuel du Polaroïd. Galerie Nuke / 11, rue Sainte Anastase, Paris IIIe.