La Tengo, c’est la maison d’édition qui a un site où l’on pourrait passer des heures, c’est la maison d’édition chez qui on aimerait travailler si on était des spécialistes de l’édition et c’est là où on aimerait que nos romans paraissent si on était écrivain (un jour peut-être ?). Aujourd’hui, on avait envie de vous parler de cette maison d’édition qui édite notamment le fantastique (n’ayons pas peur des mots) Schnock – dont ont vous avait déjà parlé. Rencontre Frédéric Houdaille, le co-créateur de La Tengo, pour qu’il nous parle de son parcours et de ses projets.

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Bonjour Frédéric, pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

Je suis diplômé d’un Magistère et d’un DEA d’économie. J’ai exercé à la suite de mes études des responsabilités dans la finance pendant une dizaine d’années. Par facilité et pour mon plus profond d’ennui. Parce qu’il était devenu urgent pour moi de donner du sens à ma vie, j’ai décidé un jour, il y a 11 ans, de démissionner de mon poste d’alors et de me lancer dans l’entrepreneuriat pour mener des projets qui me tenaient à cœur. Je n’ai pas varié de ligne de conduite. Aujourd’hui et plus que jamais je veux donner corps à mes envies.

Vous êtes à la tête de l’agence de communication et de productions culturelles H2COM. Pourquoi avoir choisi le créneau culturel pour cette agence ?

H2 COM est la première entreprise que j’ai créée. Il s’agit avant tout d’une agence de communication, spécialisée dans la rédaction de comptes rendus de réunions. Elle couvre aujourd’hui tout le territoire français et intervient même à l’étranger, notamment pour la Commission européenne.

La création de la maison d’édition La Tengo était-elle la suite logique ?

J’ai fondé La Tengo, avec Alexandre Chabert, au sein de H2 COM, qui en a financé les débuts – La Tengo est indépendante depuis trois ans. Passionné de littérature, j’avais l’envie d’avoir une maison d’édition depuis longtemps. H2 COM m’a permis de réaliser ce rêve. Alexandre et moi nous ne connaissions rien au métier d’éditeur. Ce qui peut être un inconvénient, mais aussi un avantage. Nous n’avions pas les codes et nous avons sans doute osé publier des ouvrages qu’un éditeur classique aurait refusés. Je veux parler par exemple de Schnock ou de Charles.

Parlez-nous de votre catalogue, vous avez la spécificité d’éditer des revues et des romans – ainsi que des essais. C’est assez rare pour une maison d’édition, non ?

Je ne sais pas si c’est rare. En tout cas, ce n’est pas très courant. Notre catalogue, eu égard à cette diversité, peut peut-être manquer un peu de cohérence aux yeux de certains. La cohérence est qu’il répond à nos différentes envies, à nos centres d’intérêt, qui nous portent à la fois vers le roman, les documents, les revues, etc.

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Comment est née Mona Cabriole, la série de polars rock parisiens ? Comment se passe le choix des auteurs qui collaborent à cette série ?

A la source, nous avons créé La Tengo pour lancer Mona Cabriole, notre collection de polars rock. J’adore le roman noir et je suis un fondu de musique. L’idée m’est venue de créer une passerelle entre les deux au travers d’une collection avec un personnage récurrent. Tout simplement. Pour Mona, nous faisons écrire en priorité de jeunes auteurs de polars comme Stéphane Michaka ou Marie Vindy, et aussi des chanteurs prêts à relever le défi d’écrire un roman, tels que Joseph d’Anvers. Nous publions avant tout de jeunes auteurs de La Tengo. Dans le domaine du polar, nous sommes fiers d’avoir découvert des auteurs comme Thomas Gayet, Jérémie Guez, plus jeune lauréat du Prix SNCF du polar pour son roman Balancé dans les cordes, et Estelle Surbranche. Son roman Ainsi vint la nuit, premier volume d’une trilogie aux personnages récurrents, sortira en mars prochain. Un livre formidable ! Un projet d’adaptation en série TV de la trilogie est déjà en cours.

Vous êtes également l’éditeur de Schnock et Charles, deux revues qui se démarquent vraiment de ce qu’on peut voir dans la presse actuellement. Était-ce un vrai défi de sortir ce type de support ?

Sortir un périodique est toujours un défi, car cela engage des frais importants. Mais l’originalité des deux titres fait que le risque était minoré. Dans un secteur très concurrentiel comme celui de l’édition,  la clé du succès passe par l’originalité et la créativité.

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On a le sentiment que dans vos romans et vos revues, la musique est toujours omniprésente… Qu’en pensez-vous ?

La musique est très présente en effet, mais pas seulement dans nos romans ou nos revues, dans ma vie en général. Elle m’accompagne tout le temps.

À l’heure du digital, vous semblez être résolument tourné vers le papier, notamment avec Schnock. Est-ce pour vous un réel parti pris ?

Pour Schnock oui, car l’objet plaît par son contenu certes, mais aussi par son contenant. C’est moins vrai pour Charles, qui s’accompagne depuis peu d’un site, où il est possible de la commander la revue à l’unité ou sous forme d’abonnement au format papier ou au format numérique.

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Comment aimeriez-vous développer La Tengo dans les années à venir ? On pense notamment à une nouvelle série de romans ou pourquoi pas, à une nouvelle revue.

La Tengo s’est développée très rapidement et est connue et reconnue pour l’originalité et, j’espère, la qualité de ses publications. Le secteur du livre étant très concurrentiel et étant lui-même concurrencé par de plus en plus d’activités (jeux vidéo, réseaux sociaux, télévision, Internet…),  je ne crois pas en l’avenir du modèle économique éditorial classique. L’avenir appartient à ceux qui sauront se démarquer et être créatifs dans leur offre éditoriale, mais aussi leur modèle économique. C’est là-dessus que nous travaillons.

 

 

 

 

A propos de l'auteur

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