L’ancienne gare de Saint-Ouen créée en 1889, s’apprête à renaitre sous la forme d’un lieu culturel unique en son genre. Le Hasard Ludique, dont l’ouverture est prévue le 29 avril prochain, figurera un point d’échange entre usagers, artistes et habitants du quartier. Collaboratif. Le mot est à la mode, mais c’est pourtant sur ce principe que s’est fait la création du Hasard Ludique. D’abord à travers une plateforme de crowdfunding puis à travers un engagement des 1200 contributeurs au projet, qui à chaque étape de sa création, ont pu donner leur avis et exprimer leurs envies. Le résultat est un lieu hybride où un bistrot, une salle de concert de 300 places et un atelier de pratique artistique collective prendront place, contribuant à dynamiser le quartier Guy Môquet. Attachons-nous un moment à découvrir le design particulier du lieu. Les deux studios nantais engagés sur le projet ont eux aussi poussé la dimension participative du projet. En effet, ils ont organisé workshops, balades urbaines… pour faire du Hasard Ludique un lieu « comme à la maison », un espace de vie diurne et nocturne. Le studio Appelle Moi Papa était déjà connu pour sa contribution graphique auprès de la Gaîté Lyrique tandis que la team du Barreau Charbonnet s’apprête à partir à Hambourg pour une installation au coeur du port. Deux studios qui ont porté la singularité du lieu et qui en ont fait un espace si spécial. Pour créer ce futur lieu dit de « proximité » il nous faut travailler avec tous les acteurs du projet en les intégrant dans le processus de conception et de fabrication. Cette méthode leur demande de s’approprier le projet, de s’ouvrir aux autres acteurs, de s’écouter, et de se sentir fiers, ensemble, dans la construction d’un édifice répondant par conséquent à leurs attentes. Solliciter leurs idées, leurs envies, leurs visions, leurs connaissances du quartier, c’est puiser dans les ressources locales pour créer, In Situ, un lieu à l’identité singulière et unique en contournant les modes et tendances (qui régissent aujourd’hui souvent la créativité de la plupart des concepteurs imaginant des lieux pour des utilisateurs qu’ils ne connaissent pas). En laissant la porte ouverte de cette « agence de chantier du futur lieu commun » aux futurs usagers, nous leur donnons une part active du projet, pour sa création logique et pertinente et pour sa vie future. Naitra chez eux, de cet échange, un engagement naturel à faire vivre ce lieu, à raconter l’histoire de ce chantier collectif, de la méthode utilisée, en venant montrer par exemple à leur entourage, les traces de leur créativité mixée avec celles des autres participants, le tout en dessinant l’identité globale du lieu. Les propositions des participants / futurs usagers, ont été fortes de proposition et utiles pour nous dans l’imagination du projet. Dans une logique d’appartenance, ils seront instinctivement acteurs / facteurs d’échanges et dynamisme social et culturel pour la vie future du lieu. Et pour fêter l’ouverture du lieu, 4 week-ends de fête – Du 29 avril au 21 mai – sont prévus. Notamment pour faire découvrir au public le soin qu’à été apporté à l’architecture du projet.