Vous ne connaissez peut-être pas son nom, mais vous connaissez probablement ses dessins qui tournent beaucoup sur les réseaux sociaux depuis quelques mois. Salch, c’est celui qui caricature les travers de notre société : le « hipster de merde », le « beauf 2015″ ou encore cet « enculé qui va à Roland Garros tous les ans ». Qui se cache derrière ces dessins qui font rire et agacent ? Interview. Salch, parlez-nous de votre parcours, qu’est-ce qui vous a amené à l’illustration ? Je dirais que mon premier truc c’est la bd. Gamin, j’en ai beaucoup fait et puis à l’adolescence, j’ai lâché. J’ai commencé à me mettre au tag et au graffiti. Je suis revenu à la bd plus tard. En 2008 j’ai créé un blog où je racontais ma life, je croyais que j’avais inventé le concept du mec qui raconte sa vie sur le net (ne cherchez plus le blog je l’ai viré très récemment) mais apparemment je n’étais pas le seul. En tout cas, ça m’a permis de me faire connaître. Manu Larcenet qui m’a découvert par ce biais, m’a d’ailleurs proposé par la suite de faire un livre dans sa maison d’édition (Les Meufs Cool, 2 tomes parus). En 2012 je bossais alors dans la mode, et la boîte où je bossais a coulé, j’ai divorcé dans la foulée et je me suis dit : « bon là, il faut que tu fasses vraiment ce que t’aimes avant de crever sinon tu vas finir comme un pauvre connard aigri frustré qu’aura vu défiler sa vie devant ses yeux ». Je ne me voyais pas taper des cv et faire le faux derche dans des entretiens d’embauche… A partir de ce moment, je me suis entièrement consacré à ce que j’aime, la bd et l’illustration. Certains « philosophes » diront que vous faites une critique de notre société actuelle à travers vos illustrations. En vrai, pourquoi ? Tout a commencé quand j’ai dessiné un hipster à barbe et tatouages comme ça pour me marrer. J’ai publié ce dessin et ça a été direct un gros carton sur le net. Pour moi, c’est le gros défouloir et je pense que pour ceux qui me lisent, c’est la même chose. Comme je publie mes dessins sur Facebook, il y a aussi le spectacle dans les commentaires. Je ne réagis jamais aux commentaires négatifs ou positifs. Je dessine, je ne commente pas, c’est de la perte de temps. Donc, pour répondre à la question de savoir pourquoi je fais ça, je dirais pour me défouler. Je ne fais pas de la caricature sympa, je fais dans la violence gratuite. Pour moi, ce Lookbook, c’est comme un zapping de l’année avec des looks. Ce premier livre, c’est la saison 2015/2016 et je bosse déjà sur la saison 2016/2017. Comment choisissez-vous les personnages que vous dessinez ? Avec l’actualité ou rien que le simple fait de marcher dans la rue, franchement, c’est facile de trouver des sujets. Au début, je pensais que je ne ferais qu’une dizaine de looks et basta! Mais en fait, je n’ai même pas le temps de dessiner tout ce que je vois. Quels sont vos projets ? J’ai publié l’an dernier Les Meufs Cool (2 tomes parus chez Les Rêveurs) une bd autobiographique sur ma période post divorce, c’est d’ailleurs pour ça que j’ai fait le LookBook (parution le 4 mai chez Fluide Glacial) : c’était une façon de retourner la caméra. J’en avais marre de me dessiner alors j’ai commencé à dessiner les autres. J’ai un autre projet de bd sur les moeurs étranges des animaux intitulé « Bestiaire Extraordinaire » qui sortira chez Delcourt. J’ai d’autres projets en préparation, mais pour le moment c’est top secret! Mais franchement, ça va être cool ! Vous feriez un dessin de Spanky Few ? J’ai d’abord une question : « C’est rémunéré? » Le Lookbook de Slach sortira le 4 mai dans les bonnes librairies. Retrouvez aussi l’artiste à la French Gallery à partir du 3 mai 2016.