Salton Sea fait partie de ses contrées oubliées des États-Unis. Ni désert ni ville fantôme, l’endroit est devenu un point noir écologique pour la Californie. À travers ses photographies, Torbjørn Rødland nous fait (re)découvrir un paysage désolé à la beauté pourtant troublante. Durant une grande partie du XXème siècle, Salton Sea fut l’un des centres névralgiques du tourisme californien. Plages de sable fin, résidences balnéaires et oiseaux migrateurs faisaient la joie des habitants et des visiteurs du lac. « Il y avait quatre marinas et tellement de gens sur la plage qu’on ne pouvait pas poser une serviette », se souvient Larry Wienebock, routier retraité. Dans les années 70, la sécheresse – des températures de 50 °C – s’abat sur Salton Sea et provoque un bond de la salinité de l’eau, réduisant la superficie du lac un peu plus chaque année. Les commerces ferment et les habitants s’en vont. Il ne subsiste plus que des carcasses de voiture, de déchets et des bâtiments en ruine. En 2011, la zone est considérée comme sinistrée et fait figure de catastrophe écologique. Le constat est sans appel : si le lac continue de s’assécher, libérant les phosphates et pesticides contenus dans son fond, c’est un million et demi d’Américains qui devront fuir la vallée de Coachella. Sonny Bono, du duo Sonny & Cher, maire de Palm Springs de 1988 à 1992, fut l’un des premiers à dénoncer le désastre écologique qui s’annonçait. De grands travaux, étalés sur 75 ans, devraient présider à la réhabilitation du lac. Au centre, une zone d’assèchement sera recouverte de sable fixé par des plantations. Une digue de 83,6 km délimitera ensuite deux espaces : tout au sud, des marais salants pour les oiseaux, et, vers le nord, un grand plan d’eau pour les loisirs. De nombreux autres projets plus ou moins réalistes ont vu le jour, comme la construction d’une large canalisation acheminant de l’eau depuis le Pacifique ou depuis la mer de Cortez, qui borde la côte mexicaine. Ces projets se chiffrent autour de 5 à 10 milliards de dollars. Mais selon les chercheurs du Pacific Institute, le coût de l’inaction sera bien plus élevé, entre 20 et 70 milliards. Sans parler du risque d’interminables poursuites en justice si des milliers de résidents tombent malades à cause d’un désastre mal anticipé. Le photographe Torbjørn Rødland veut sensibiliser le public et les institutions à ce problème à travers une exposition permanente au Sonny Bono Salton Sea Wildlife Refuge, un sanctuaire pour les animaux sauvages, situé au sud du lac. Mais cela suffira-t-il ? New Report Warns of Massive Public Health, Property, and Environmental Costs as Salton Sea Declines – by Pacific Institute September 3, 2014 – Oakland, Calif.: A new report released today by the Oakland-based Pacific Institute warns the shrinking Salton Sea will impose massive public health and environmental costs on local residents and Californians. The study quantifies, for the first time, the economic costs of the continuing failure to act at the Salton Sea. “Worsening air quality and the loss of valuable habitat, combined with diminished recreational revenue and property devaluation, could cost Californians as much as $70 billion over the next 30 years,” said Michael J. Cohen, author of Hazard’s Toll: The Costs of Inaction at the Salton Sea. “Unfortunately, people had assumed that failing to take action at the Salton Sea would not impose any measurable costs. The new report describes how wrong that assumption really is,” Cohen said. The Salton Sea is a 350 square mile saltwater lake in southeastern California. In the next fifteen years, the Imperial Valley-San Diego water transfer and several other factors will shrink the lake, exposing 100 square miles of dust-generating lake bottom to the region’s blowing winds, worsening the already poor air quality in the region. Ultimately, exposed lakebed may generate as much as 100 tons of dust per day. This fine, talcum powder-like dust gets trapped in people’s lungs, causing many health problems including asthma, heart disease, and lung cancer, imposing costs estimated at hundreds of millions of dollars each year. Recent hydrogen sulfide eruptions from the Salton Sea – with their noxious rotten-egg smell – underscore the potential for the lake to depress local property values. The new report estimates that factors like hydrogen sulfide and blowing dust could depress property values in the region by $400 million or more. These factors, and the general decline of the lake itself, will also diminish recreational revenues. “Even with conservative estimates, the long-term social and economic costs of a deteriorating Salton Sea could approach $29 billion,” said Cohen. “Failure to act imposes real costs on the 650,000 people living near the Salton Sea, and to a lesser extent on all Californians. These massive costs demonstrate the need for immediate action at the Salton Sea.” Source : Le Monde, La Dépêche, Wikipedia