L’artiste parisien Monsieur Plant alias Christophe Guinet a toujours été passionné par la nature. Désireux de s’investir davantage dans la création, il réunit une équipe de talents créatifs pour monter le projet SEIZE. Parmi les projets du collectif, cette typographie végétale unique, sur un mur marseillais. Monsieur Plant nous offre aujourd’hui un très beau projet : une fresque sous la forme d’une typographie végétale sur un mur marseillais (rue des Trois Rois dans le 6ème), spécialement crée pour le Street Art Festival. Christophe Guinet est né à Paris et grandit entre la ville et la campagne, gardant toujours un contact avec la nature. Dès son adolescence, il se passionne pour les plantes, tout particulièrement les orchidées: attiré par les exigences que nécessitent leur culture et avec pour récompense la beauté et la délicatesse de leurs fleurs… Plus tard ses goûts évolueront vers les cultures urbaines: le skate, l’art et tout particulièrement le street art, la mode… Désireux de s’investir davantage dans la création, il réunit une équipe de talents créatifs pour monter le projet SEIZE. Le design graphique, l’art, la communication & le marketing sont dorénavant lié à son quotidien. Son coeur ? de métier lui a permis de se rendre compte du monde dans lequel nous évoluons: effrayé par l’industrialisation, la manipulation, l’évolution des pensées humaines, il prend du recul lors de ses collectes de matières premières dans la nature. Contemplatif et esthète passionné du monde végétal, il se sert de ses trouvailles, liées aux lieux et aux saisons, pour réaliser ses oeuvres avec minutie et une concentration proche de l’état méditatif. Le processus artistique est donc partie prenante de l’oeuvre finale. Éphémère et fragile comme un bouquet les compositions de Christophe nous donnent à voir la beauté de la nature au travers de nos objets cultes et quotidiens. L’impact environnemental de ses oeuvres sont un contre- pied à la course à l’innovation, à la surenchère de biens de consommation et d’objets toujours plus hype, plus techniques, plus nouveaux… A travers ses compositions, Christophe nous signifie aussi que les plantes ne pensent pas, elles vivent au jour le jour, au grès du vent, et c’est dans cet état d’esprit du moment présent qu’il crée avec minutie et patience des compositions végétales uniques. Ses nombreux voyages, lui ont permis de développer sa faculté à projeter la nature sur différents supports: via le collage, la photographie, le graphisme, l’illustration, ou encore la sculpture… Ses créations représentent ce qu’il « aime » comme ce qu’il « déteste ». Il y a dans ses oeuvres à la fois l’amour des objets liés à la culture urbaine et une dichotomie avec la logique éthique dans laquelle il s’inscrit: la finalité est que la nature l’emportera toujours sur l’homme. De par sa force et de par sa beauté. Ses domaines de réflexion gravitent autour de l’amour, la vie, la mort, ainsi que l’ambiguïté du cycle de la vie dans une société où la mort est devenue extrêmement tabou. Il est intéressant de voir une oeuvre se faner, mourir, suivre le cycle des saisons. Cela nous rappelle à notre propre cycle: une fleur fleurie et fane pour reprendre le même cycle, l’année suivante. Nous suivons nous aussi certains cycles & états: enfance, adolescence, âge adulte, vieillesse, puis mort. C’est l’inéluctable et chaque stade de la vie doit être célébré et magnifié. Son dernier projet « Just Grow It ! » montre son réel désir de créer des ponts improbables et poétiques entre produits marketing cultes, emblématiques de notre époque, et des compositions végétales ultra détaillées à la « Arcimboldo ». Il s’opère un retour à la nature des symboles capitalistes et tendances via la main de l’artiste qui se place comme être vivant parmi le Vivant. On peut également y lire une dénonciation subtile de nos pensées polluées par la surconsommation et le matraquage médiatique ultralibéral dans lequel nous baignons. Le retour au naturel s’opère par un travail d’orfèvre, mais qui, tout comme nous, redeviendra poussière. Les compositions finales sont à la fois poétiques et déconcertantes, puisque à la base tout semble les opposer. «Revenir à la source, l’homme se nourrit spirituellement, artistiquement, de la nature» : tel semble être le mantra de Christophe Guinet, qui nous le rappelle par sa base-line « ThinK Nature !