Selon la chaine américaine Fox News, certains quartiers de Paris seraient des « No Go Zones ». Que pensent les habitants de ces soit-disant zones de non-droit ? Comment y vit-on ? C’est à ces questions que répond Julien à travers son Tumblr Portraits de No Go Zones. Le 10 janvier dernier, Nolan Peterson, journaliste chez Fox News, rebondissait sur les attentats de janvier en comparant Paris à Bagdad et qualifiant les quartiers du XVIIIe arrondissement, de Ménilmontant, de la porte Saint-Denis ou encore de la Goutte-d’Or de « No Go Zones ». Entre indignation et révolte, les réactions ne se sont pas faites attendre. On citera notamment celle de la Mairie de Paris, requalifiant ces quartiers comme des « Must-Go Zones ». D’autres ont voulu répondre à la critique par la créativité. C’est le cas de Julien, pour qui lutter contre les préjugés sur ces quartiers est devenu le créneau. À travers le Tumblr Portraits de No Go Zones, il dresse en effet le portrait d’habitants de ses quartiers. Et ceux-ci se révèlent fiers de leurs quartiers, heureux d’y vivre. À l’image de Régis, 51 ans : « Je suis arrivé ici en 1983. À l’époque, j’étais étudiant. Je suis attiré par l’eau. J’ai trouvé tout ce qu’il faut avec le Canal. Le reste n’avait pas d’importance. Depuis toutes ces années, beaucoup de personnes ont quitté ce quartier, moi je suis resté. Et au fur et à mesure, ce quartier dont personne ne voulait est devenu celui qu’il est maintenant. On y vit bien ! La seule chose que je regrette ici, c’est qu’il n’y ait pas vraiment de lieu de vie en commun. Ils ont créé le CentQuatre mais les artistes du quartier n’y vont jamais. C’est un îlot cet espace ! Moi, ce que je retiens avant tout de ce quartier, c’est qu’il y a des êtres humains qui y vivent. Les relations que j’ai avec les gens sont très bonnes. Je bois des verres et vais déjeuner avec mes voisins. L’éboueur, je le salue et le remercie ! Je ne me suis jamais senti agressé ici. Les gens se fient à l’apparence culturelle ou ethnique, du coup ils ont peur. Mais ce ne sont que des impressions ou des a priori. On doit se parler pour faire tomber les clichés. Je parle avec tout le monde. C’est sûrement ma religion, le bouddhisme qui me permet d’aller vers les autres…« À travers ce projet, Julien crée du lien social et contribue à donner une nouvelle image de ces quartiers ou tout du moins, de changer le regard sur eux. Mais au-delà de ça, il donne aussi la parole aux premiers concernés, ceux qui vivent parfois dans ces quartiers depuis des décennies et n’ont pas du tout envie d’en bouger. Car le principal n’est-il pas – comme le souligne Julien – de « redonner confiance aux habitants » ? Source : 20 minutes / Crédits Photo Ménilmontant : soundlandscapes