On connait surtout Eric Metzger en tant que moitié du duo qu’il forme avec Quentin Margot pour le Petit Journal de Canal+. Mais celui qui s’est fait remarquer par Arielle Saracco – directrice du pôle créations de Canal+ – en lui envoyant une lettre de motivation au ton décalé est aussi écrivain. Il sort d’ailleurs La nuit des trente, son premier roman, chez Gallimard. Et celui-ci ne s’annonce pas si drôle que ça… Rencontre ! Eric Metzger par Catherine Hélie pour Gallimard Hello Eric, peux-tu nous parler de ton parcours ? Salut ! Alors j’ai fait des études de Lettres avant de faire des stages à la radio. Ensuite, j’ai été pris chez Canal + où j’ai bossé comme auteur pour Omar et Fred au SAV avant d’être recruté au Petit Journal avec Quentin ! Le grand public te connaît en tant que comique, peu comme écrivain. Ton image va probablement un peu changer… N’est-ce pas déstabilisant ? Pas du tout. Franchement, je ne pense pas que ça change grand-chose : le terme d’image est un concept marketing un peu cliché. Il ne faut pas trop se prendre la tête avec ça 😉 Passer de l’écriture d’un sketch à celui d’un roman : trop facile ou vrai défi ? Ni l’un, ni l’autre. Ce sont deux plaisirs très différents. Et les deux sont exigeants ; mais l’un est un travail que je fais en duo, en équipe même (sketch), et l’autre se révèle bien plus personnel (roman). Qu’avais-tu envie d’exprimer à travers ce premier roman ? Alors là… je laisse le soin au lecteur de le ressentir. Disons qu’il exprime une mélancolie joyeuse par rapport aux regrets que l’on peut avoir à certains moments de sa vie. Peut-on dire que Félix – ton personnage principal – est ton alter ego ? Non. On se ressemble beaucoup, parfois trop, mais Félix est une personne que je ne voudrais pas devenir dans le fond. Notamment à cause de la fin du roman, mais je ne la raconterai pas ! Le Figaro a décrit Félix comme « un garçon d’aujourd’hui: désabusé, mais pas révolté ». Est-ce également ton point de vue, aussi bien à propos de Félix que sur la génération actuelle ? Entièrement d’accord concernant Félix, qui est en effet un garçon désabusé, mais pas révolté. Du moins pas suffisamment. Il a du mal à prendre conscience que sa vie lui appartient et qu’il doit agir s’il veut changer quelque chose. Mais je n’en ferai pas un parangon de la génération actuelle. Celle-ci est trop hétéroclite. Félix ne représente qu’une partie de cette génération, pas son ensemble. L’écriture peut-elle être un exutoire, une forme de psychothérapie peut-être ? Oui, on dit souvent ça ! Penses-tu poursuivre ta carrière d’écrivain ou était-ce un « one shot » ? Bien sûr que je souhaite continuer ! C’est une passion. Mais ça ne m’empêchera pas de poursuivre aussi l’écriture de sketchs et autres projets avec Quentin. Enfin, Augustin Trapenard a-t-il lu ton roman et si oui, qu’en a-t-il pensé ? Je ne sais pas si Augustin l’a lu ! Mais il le fera, j’en suis certain !