Aujourd’hui, on a envie de vous parler d’un gros coup de coeur Style, Avoc. Ce jeune label créé à Paris en 2013 se démarque par des collections étonnantes et innovantes, mais aussi par ses liens tangibles entre le vêtement, la scénographie et les arts décoratifs. Avoc, c’est la preuve que l’architecture et le vêtement peuvent s’allier et s’élever au rang d’icône. Et icône, il est très possible qu’Avoc le devienne très rapidement tant les lignes que la maison propose sont pures et travaillées. Les collections – épurées et sublimes – nous entrainent dans une dimension très lointaine, où Céline aurait pris un shot futuriste et où le vêtement deviendrait un vecteur d’architecture vestimentaire et d’ornement corporel. La collection printemps-été 2015 – sobrement appelée Chapitre 2 – a toutes nos faveurs. On aime ses pièces simples, mais travaillées, sa faculté à devenir mixte et ses couleurs à la fois neutres et lumineuses. Le tout avec une bonne dose d’équilibre qui fait que porter du Avoc pourrait devenir indispensable. Mais Avoc, c’est un peu plus qu’une « maison de couture » – d’où l’appellation « label ». C’est aussi des services de direction artistique, scénographie et décor. Et parmi les clients du label, on retrouve la Gallery Beaurepaire, Snatch Magazine ou encore Kitsune. Le point sur Avoc en 3 questions avec Bastien, son co-créateur… Pourquoi l’architecture a-t-elle une si grande place dans vos créations ? D’abord, c’est une question de parcours et d’expérience. Laura a notamment travaillé pendant 6 ans au sein de l’agence de décor parisienne Attilalou. Sous Avoc, nous dessinons des vêtements pour l’homme et la femme, mais nous sommes également une agence de scénographie. Nous essayons de créer un dialogue continu entre nos projets de scénographie et nos collections. C’est une sorte de cercle vertueux de l’inspiration. Très concrètement, Laura et moi passons parfois deux semaines non-stop sur un projet de décor ; en conception, en maquettage ou même en réalisation sur un chantier. Alors évidemment, nos choix de couleurs et de matériaux pour un projet d’intérieur ont souvent un impact sur le dessin de nos collections et vice versa. Après, je pense que c’est aussi une méthode de travail, une façon d’aborder le vêtement et le décor avec le même regard et les mêmes réflexes. Cela donne un vêtement très architectural et des décors bourrés d’émotion. Enfin, il faut aussi être pragmatique, il existe un lien financier puisque la scénographie finance pour l’instant la partie vestimentaire d’Avoc ! Comment voyez-vous ceux qui portent les vêtements Avoc ? Sur la première collection, c’est relativement varié. Nous sommes basés à Paris donc évidemment, notre clientèle naturelle est Parisienne. Mais nous avons vite reçu des commandes d’autres villes en France et à l’étranger. Pour l’instant, le dénominateur commun, c’est évidemment la curiosité, mais une curiosité qui dépasse l’univers de la mode. Des gens bien dans leurs baskets et qui vivent avec leur époque. On ne peut pas dire que Laura et moi dessinons pour tout le monde, ce n’est pas vrai. Mais nos parcours sont si différents qu’on a envie de toucher un maximum de personnes. Ce qui est certain, c’est que des graphistes, des fashionistas et des architectes, il n’y en a pas assez pour faire un monde ! L’extravagance, ce n’est pas trop notre truc, le minimalisme serait réducteur, on essaye surtout de dessiner des pièces innovantes, belles et toujours fonctionnelles. Comment voyez-vous Avoc évoluer dans les mois et les années à venir ? C’est un travail de longue haleine. Nous sommes arrivés à franchir quelques étapes primordiales sur 2014. Les collections sont désormais équilibrées et composées d’environ 80 modèles. Nous sommes distribués aux Galeries Lafayette, chez Centre Commercial mais aussi en Italie, au Japon, en Russie et dans d’autres boutiques à Paris. Nous venons de signer la scénographie de l’immense salon Who’s Next. 2015 est l’année de la confirmation. Il va falloir renforcer notre distribution à l’international tout en donnant une vitrine physique à notre travail à Paris, probablement éphémère dans un premier temps. Et puis nous allons continuer à faire beaucoup de développement de produit, à peaufiner nos coupes et enrichir nos collections. Pour conclure, on ne court pas contre la montre. On entend s’imposer sur le long terme, jour après jour, c’est une course de fond. Crédits Photos : Alexandre Guirkinger