Tout le monde connait Greenpeace, ses actions et ses campagnes de grande envergure. Spanky Few a voulu aller un peu plus loin et a rencontré Axel Renaudin, directeur de la communication de l’association, qui nous parle de son parcours et des enjeux de Greenpeace. Un sujet peu habituel pour ceux qui sont habitués à lire nos articles mais qui, nous l’espérons, suscitera la réflexion. Bonjour Axel, pouvez-vous nous parler de votre parcours ? Bonjour, j’ai un parcours atypique. J’ai commencé mes études par un DEUG Arts du Spectacle option Cinéma avant d’intégrer une école afin d’obtenir une maîtrise en Marketing et Communication. J’ai ensuite logiquement rejoint une agence de pub : DDB° Paris. J’y ai passé trois formidables années durant lesquelles j’ai appris mon métier de communicant. Greenpeace faisait partie de mon portefeuille client à l’agence, DDB° travaille gratuitement pour l’association. Fin 2009 j’ai choisi de rejoindre Greenpeace au poste de Chargé de Communication et en juillet 2012 je suis devenu le Directeur de la Communication de l’association. Pourquoi avoir choisi d’intégrer Greenpeace ? J’ai décidé d’intégrer Greenpeace parce que je me sentais en totale adéquation avec ses valeurs : indépendance politique et financière, non-violence et action au niveau global. J’avais envie de travailler pour un vrai contre-pouvoir. À quels enjeux êtes-vous confronté au quotidien ? J’ai à gérer des problématiques très différentes au quotidien : de la stratégie globale de Greenpeace autour des négociations internationales sur le climat à comment communiquer sur les enjeux très locaux français. À une époque où l’environnement est devenu un véritable enjeu international, comment se positionne Greenpeace ? Greenpeace reste positionnée comme un contre-pouvoir. Elle est un « empêcheur de tourner en rond ». Cette posture ne bougera jamais. Ce que nous essayons de faire de plus en plus aujourd’hui est d’aller au-delà de monter ce qui ne va pas. Nous sommes porteurs de solutions. Par exemple sur l’énergie en France, nous demandons une transition énergétique avec une sortie du nucléaire à l’aide d’un scénario réaliste que nous avons produit avec des experts indépendants. Selon vous, comment évolue l’opinion du public sur l’environnement en général et plus particulièrement sur Greenpeace ? Le public est de plus en plus conscient que la problématique environnementale est l’enjeu numéro un au niveau global. Ils en ont conscience mais ils ne savent pas forcément comment agir. Et c’est là que Greenpeace intervient pour eux. L’association est vue comme un acteur efficace et dans l’action. Pour les plus intéressés, elle leur permet d’agir à leur niveau via les différentes actions et activités proposées au public. Greenpeace est connue pour ses campagnes chocs. Pensez-vous que faire réagir – parfois par la provocation – est nécessaire pour inciter à la réflexion ? Nous vivons dans un monde de sur-sollicitation publicitaire. Il est donc nécessaire pour Greenpeace de faire un effort pour émerger, d’autant plus que nous n’achetons pas d’espace publicitaire. Mais cela ne passe pas nécessairement par de la provocation ou par du « choc ». Ce qui compte c’est la créativité. Et nous essayons dans ce domaine d’avoir une qualité irréprochable et de sans cesse innover. Chez Spanky Few, nous parlons beaucoup de designers. Travaillez-vous avec ce type de public ? En quoi peuvent-ils contribuer à sensibiliser le grand public ? Nous travaillons avec des designers au quotidien. Des designers graphiques. Il nous arrive aussi de faire appel à d’autres types de designers en fonction des campagnes à produire. Le design est une partie intégrante du message à faire passer. Il ne fait que le porter, il doit le démontrer. Enfin, quels sont vos projets futurs et ceux de Greenpeace ? Nous allons être très concentrés l’année prochaine sur la conférence Climat 2015 qui se tiendra à Paris en décembre. Notre rôle va être de faire comprendre au public que cet enjeu crucial ne peut avoir une réponse positive que s’il s’implique. Il ne faudra pas laisser les politiques négocier seuls dans leur coin.