L’automne est là et avec lui viennent les foires aux vins, les soirées rythmées par un breuvage qui fascine et passionne de plus en plus. Et parce que le vin fait aussi naitre de belles vocations, nous avons rencontré Laura Vidal, l’une des sommelières les plus courues actuellement. À la tête du Paris Popup avec son mari, elle nous livre aujourd’hui sa vision du vin. Crédits : Mickael Bandassak Bonjour Laura, pouvez-vous nous parler de votre parcours ? Je suis Québécoise, née à Montréal et je n’étais pas initialement destinée à travailler dans le vin. Après avoir obtenu mon bac en finance et entrepreneurship à l’Université McGill à Montréal, j’ai travaillé en Finance pendant 1 an et je n’ai pas du tout aimé. J’ai donc tout plaqué sur un coup de tête et j’ai commencé à travailler dans un restaurant réputé de Montréal, Le Club Chasse et Pêche. Le sommelier était génial et organisait des dégustations de vins auxquelles toute l’équipe était la bienvenue. C’est ainsi que j’ai été exposée au monde du vin. D’où vous vient cette passion du vin ? J’ai réalisé en goûtant de plus en plus de vins à quel point c’était un monde sans fin et d’une grande pertinence pour moi qui m’ennuie assez rapidement des choses. Après avoir déménagé en France, j’ai aussi fait la rencontre d’énormément de vignerons incroyables qui ont ancré en moi cette passion et m’ont appris la plupart de ce que je sais du vin aujourd’hui. Vous êtes québécoise, quel rapport au vin ont les québécois ? De façon générale, les québécois sont extrêmement connaisseurs et passionnés du vin. Je ne sais pas si c’est la culture d’influence européenne ou simplement parce que ce n’est pas une province productrice de beaucoup de vins, ils ont un regard sur le monde du vin et pas uniquement sur un pays ou une région. C’est très enrichissant, diversifié et décomplexé. Selon vous, comment reconnaît-on un bon vin ? Je ne veux pas dire qu’il y a des règles, mais la vérité c’est que c’est le vin qu’on préfère. Je dis toujours que tous les goûts sont dans la nature ! Au début, j’adorais les vins boisés et confiturés et maintenant, c’est ce que j’aime le moins… Il faut goûter beaucoup pour pouvoir « raffiner » son palais et comprendre mieux ce qu’on aime et ce qu’on apprend à aimer surtout. Quels sont vos derniers coups de cœur en matière de vin ? Je suis devenue fanatique des vins orange. Il fut un temps où je ne les digérais pas et j’en goûtais avec un collègue sommelier lors d’une dégustation en Loire, lui était passionné par ces vins et je ne les comprenais pas encore. Je pense que ça prend du temps pour s’habituer aux (beaux) amers du vin et les vins oranges en ont beaucoup justement parce qu’il y a une macération pelliculaire entre la peau des raisins blancs et leur jus. Ce sont des vins de gastronomie et d’accord donc très pertinent pour les sommeliers de découvrir. On a le sentiment d’assister à un changement dans le secteur du vin, notamment grâce ou à cause des nombreuses box et des agences de communication dédiées au vin, qu’en pensez-vous ? Je ne sais pas. Je me fais ma propre idée. Vous êtes à l’initiative du Paris Popup, pouvez-vous nous en parler ? C’est un projet pour l’amour de nos passions respectives : le vin, la gastronomie, l’hospitalité et le voyage. C’est une façon de faire ce qu’on aime et d’essayer de partager nos passions sans compromettre nos envies. Le Paris Popup est un restaurant éphémère qui est né à Paris et qui voyage autour du monde depuis Janvier 2014. Quel a été votre Popup préféré et pourquoi ? Nous avons adoré le Japon qui était sans doute le plus dépaysant, mais aussi un des plus intéressants. Au niveau de la culture, le thé, l’esprit, le service, l’attention au détail… c’était très enrichissant. Nous avons aussi un point faible très marqué pour le Québec (ma belle province) où nous avons organisé plusieurs évènements qui se sont très bien passés et où les équipes avec qui nous avons travaillé étaient vraiment fantastiques. J’ai un point faible marqué pour Martin Juneau qui a le Pastaga et le Pub Sir Joseph. Comment aimeriez-vous développer vos Popup ? Nous souhaitons continuer à voyager, à nous découvrir en explorant d’autres cultures, mais nous ne sommes par bornés à être nomades à tout jamais. Nous aimerions avoir notre univers à nous quelque part… quelques villes nous attirent et nous donnent envie. Pour l’instant, nous sommes attirés par l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Amérique du Sud. Avez-vous d’autres projets pour les mois à venir ? Nous passons l’hiver au Maroc à Fez dans les montagnes. Ça va faire du bien de se poser pendant quelques mois et de réfléchir au futur, à ce qui nous attend pour 2015 et faire des plans.