Depuis quelques années, le crowdfunding connait une croissance vertigineuse et de nombreux services proposent d’accompagner les porteurs de projets dans leur recherche de fonds. Parmi eux, FoodRaising, lancé par Florian Nègre en avril 2014. Ce service tout récent nous a particulièrement séduits chez Spanky Few. En effet, il a la particularité de s’adresser aux entrepreneurs culinaires de demain. Et autant vous dire que nos ventres disent déjà merci à FoodRaising ! Rencontre avec Florian Nègre. Bonjour Florian, pouvez-vous nous parler de votre parcours ? Bonjour Spanky-Few ! Né et grandi à Montpellier, j’ai étudié 3 ans au Canada, avant de finir mes études de droit des affaires à Montpellier, puis étudier à l’ESCP à Paris. Professionnellement, j’ai fait un passage à la direction commerciale de Cartier France, puis quelques années chez Standard & Poor’s. J’ai ensuite lancé Foodraising qui a été mis en ligne le 30 avril 2014, après un an de travail, de réflexion et de développement. La cuisine en général vous a-t-elle toujours passionnée ? Plutôt tardivement à vrai dire, même si j’ai grandi dans une famille ou la cuisine tenait une place à part, grâce à ma belle-mère qui est une passionnée de très grand talent. J’ai progressivement découvert que cet univers était une réelle passion, quand j’ai réalisé la curiosité que j’éprouvais à connaître les produits, leurs origines, leurs productions, le savoir-faire qu’ils nécessitent. Je ne suis qu’un cuisinier amateur donc je suis extrêmement admiratif des gens qui exercent un métier de bouche. Vous êtes le créateur de FoodRaising, pouvez-vous nous en expliquer le concept ? Le concept est relativement simple : les internautes participent à la collecte de fonds d’un porteur de projet en échange d’une récompense en nature. Si la collecte n’atteint pas ses objectifs, les internautes sont remboursés. Grâce à FoodRaising, vous vous lancez dans le crowdfunding culinaire soit le « crowdfooding » et vous êtes le premier à le faire. En quoi une plateforme dédiée était nécessaire ? Une plateforme dédiée aux projets culinaires et gastronomiques était nécessaire pour répondre à une réelle demande de la part des porteurs de projets, mais aussi pour rassembler une communauté derrière ces projets. La musique, la mode, l’énergie avaient leurs plateformes dédiées. Pourquoi pas la gastronomie, alors que nous disposons de réels atouts en France, de talents et d’un engouement indéniable de la part du public. Voilà le constat d’où est né Foodraising. On parle beaucoup à l’heure actuelle des startups innovantes, touchant à des secteurs technologiques très spécifiques, de leur besoin d’être accompagnées, suivies, financées. Mais il manquait certains mécanismes similaires sur des secteurs, certes moins innovants et plus traditionnels, mais dont les entreprises méritent tout autant d’attention dans leur lancement et leur développement. Une plateforme dédiée aux projets culinaires et gastronomiques comme Foodraising était nécessaire pour répondre à une réelle demande de la part des entrepreneurs. Dans une période où l’on accole beaucoup les mots ‘‘sinistrose’’ et ‘‘morosité’’ à l’économie, c’est incroyablement positif de voir qu’en fait énormément de jeunes entrepreneurs débordent de motivation pour se lancer et prendre des risques pour un projet dans lequel ils croient. Foodraising les aide en leur permettant de trouver des financements alternatifs auprès d’un public averti et passionné. Est-ce une bonne manière de tester la viabilité d’un projet ? Quels conseils donnez-vous aux futurs entrepreneurs culinaires ? C’est une excellente manière de tester son projet, car cela permet de le confronter à un public avant même que le projet ne voie le jour. Évaluer son projet en situation réelle est la meilleure des études de marchés pour comprendre ce qui peut être amélioré. Si votre collecte est un succès, vous avez non seulement collecté des fonds, mais également testé votre projet et acquis le soutien de vos contributeurs. La communication faite autour de votre collecte constitue d’emblée une belle visibilité pour constituer votre première clientèle. C’est toujours délicat de donner un conseil d’ordre général, car je pense que chaque porteur de projet attend des conseils spécifiques à sa situation et ses besoins. Malgré tout, tout entrepreneur doit savoir se faire confiance et filtrer les conseils qu’il reçoit sans pour autant les négliger. Après tout, ne connait-il pas son projet mieux que personne ? Pour vous, quelles sont les clefs du succès d’un projet ? A mon sens, il faut une réelle implication ce qui passe par du travail, de l’adaptation et de la réactivité. Ensuite seulement peut survenir le petit truc en plus … Pouvez-vous nous parler des projets qui sont déjà présents sur la plateforme ? Absolument ! La collecte du projet de « Foodette.fr » a été un succès, après avoir atteint 115% de son objectif de collecte ! Foodette est un service de panier recette de proximité qui propose de cuisiner chez soi des recettes de saison accessibles, originales et gourmandes à partir de produits frais et de qualité. Cette collecte va leur permettre de financer la personnalisation totale de leur camion de livraison. Les 4 autres collectes en ligne sont : – Mama Street, un projet de restauration thaïlandaise au concept très original, – Roomies un projet de burgers que les clients composeront eux-mêmes, – Le Coffee Guy un service d’abonnement et de livraison des meilleurs cafés cultivés par des petits producteurs du monde entier et fraîchement torréfiés selon la méthode artisanale. – Tami’s Cake, un projet de pâtisserie américaine revisitée selon des recettes françaises. Il y a donc à la fois des collectes permettant de financer des besoins ponctuels sur une activité déjà existante, comme des collectes répondant à des besoins relatifs au lancement d’une activité. Quelles sont vos ambitions pour les mois voire pour les années à venir ? Notre ambition est grande : nous souhaitons pouvoir aider d’autres projets à se financer, faire grandir Foodraising et l’installer durablement dans l’univers culinaire et gastronomique!