Que celui qui n’a jamais tripé sur Un éléphant ça trompe énormément ou sur un sketch de Coluche nous jette la première pierre. Pour tous les autres amateurs du « bon vieux temps », c’est le moment de (re)découvrir Schnock, une revue trimestrielle décalée qui parle cinéma, musique et bien d’autres choses que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre. Rencontre avec Christophe Ernault, l’un des deux rédacteurs en chef avec Laurence Rémila.

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Bonjour Christophe, quel est le concept de Schnock ?

Nous avons créé cette revue pour faire redécouvrir des artistes, des œuvres méconnus ou sous-estimés. Mais nous avons aussi pensé aux gens qui aiment les Tuc et les Apéricubes. Ils sont nombreux. Et souvent méprisés. Nous détestons l’injustice.

Comment Schnock est-il né ?

Après le mariage d’une copine, à l’apéro. Je me souviens très bien des olives qui m’ont donné l’inspiration.

Depuis la sortie du premier numéro en 2011, comment Schnock a-t-il évolué ?

Bien. Les ventes sont ARCHI-régulières et notre lectorat semble très fidèle. Ce qui, en ces temps d’Attractive World et autres outils pour tromper ceux qu’on est censé aimer, nous ravit le cœur. Nous sommes pour une grande politique de la natalité.

Certains vous considèrent comme un ovni parmi les médias actuels. Qu’en pensez-vous ?

Ils ont complètement raison. Nous sommes des  OVNIS. D’ailleurs ils nous pompent allégrement. Ce qui ne nous laisse pas indifférents. Encore faut-il bien le faire.

Vous vous positionnez comme un « bookmag » trimestriel. En ce sens, êtes-vous confrontés aux mêmes problématiques que la presse papier ?

Non, nous ne sommes justement pas esclaves de l’info ou de l’actu, ces boulets modernes. À vrai dire c’est presque le contraire. Plus ça fait le BUZZ, plus on s’en fout. Quelque chose de bien.

Avez-vous rencontré des difficultés pour trouver votre place ?

Contre toute attente, non. Le numéro 1 de Schnock sur Jean-Pierre Marielle est notre best-seller (14 000 exemplaires). Depuis on est vraiment mort de rire. Je suis même tombé sur un numéro de Schnock chez le coiffeur. C’est vous dire…

Comment expliquez-vous cette nostalgie pour la pop-culture d’hier ?

Ecoutez un disque de Rhianna et on en reparle.

Quel regard ont vos lecteurs les plus jeunes sur les sujets que vous abordez ? 

Ce qui est incroyable c’est que tout le monde a quelque chose à dire sur Schnock. Ma tante, ta sœur, votre ex, notre inspecteur des impôts… On écoute tout, on lit tout, on regarde tout. C’est que du bonheur, quoi.

Et qu’en est-il du regard des lecteurs plus âgés et de celui des personnalités dont vous parlez dans vos articles ? On pense notamment à Claude Brasseur et Guy Bedos, mis en avant dans votre dernier numéro ? 

Ils sont contents qu’on parle d’eux avec notre œil, notre façon de parler, d’écrire… Notre FILTRE. Qu’on dépoussière un peu tout ça. C’est des mecs cools, avec qui y’a pas besoin de prendre trop de pincettes. Tout le monde est tellement coincé aujourd’hui. On s’emmerde partout sauf chez Schnock.

Vous sortez fin mars une compilation : Schnock Vol.1 « Jouissons sans entraves ». Pourquoi un tel projet ?

Parce qu’on veut envahir le monde, on veut un siège au conseil de Sécurité de l’ONU, et surtout on veut écouter de la bonne musique FRANCAISE.

Quels sont vos futurs projets ? Pensez-vous notamment vous diversifier en créant un label, une maison d’édition ou même en créant des soirées Schnock ?

Oui. Et même un pays. Avec des karaokés d’Amanda Lear disponibles gratuitement dans tous les Pôles Emploi. Et les films de Jean Yanne projetés dans toutes les maternelles dès 3 ans.

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A propos de l'auteur

Créatrice de Spanky Few