Bertrand Leseigneur est à la tête de SoParticular.com, un blog que nous aimons beaucoup chez Spanky Few. Français expatrié à New York depuis 5 ans, Bertrand inaugure pour nous une nouvelle série d’articles sur les expatriés et leur vision de leur ville et pays d’adoption. Français aux États-Unis, américains ou anglais en France, découvrez les coups de coeur de personnalités du web et d’ailleurs. Retrouvons tout de suite Bertrand, qui nous parle de l’une des villes les plus incroyables du monde… Bertrand, peux-tu te présenter ? Je m’appelle Bertrand Leseigneur. Je gère le site SoParticular.com sur lequel je partage tout ce que je vois et aime aux États-Unis en général et à New York en particulier. Je travaille en Freelance à New York, sur du web design, du marketing web, de l’UX pour des clients américains et français. Depuis combien de temps vis-tu à New York et pour quoi avoir choisi cette ville? Je vis à New York depuis presque 5 ans. J’ai tout d’abord vécu et travaillé en France, avant de partir vivre en Autriche. New York est une ville cosmopolite qui m’a toujours attiré. Je suis venu plusieurs fois en vacances avant de venir m’y installer définitivement et je ne le regrette pas. La ville déborde d’énergie, on y trouve de tout. Contrairement à ce que l’on pense, les New-Yorkais sont très accueillants, toujours prêts à renseigner les touristes perdus. La ville offre un ombre d’incroyable d’opportunités, de rencontres, d’évènements : on ne peut pas s’y ennuyer. Pour toi, quelle est la différence fondamentale entre New York et une ville comme Paris ? Le dynamisme de la ville. A chaque fois que je quitte New York, je vois la différence. Tout semble plus lent, plus long, moins bruyant aussi. Toutes les grandes villes ont leur propre style, mais New York offre une diversité architecturale intéressante entre ses grandes tours et ses immeubles historiques. La population est aussi à l’image de la ville : rapide et avide. Quel est ton quartier préféré et pourquoi ? J’adore Tribeca, dans le Sud de Manhattan. J’y ai passé beaucoup de temps, car je travaillais là-bas. De superbes magasins, une architecture différente, des rues à pavés : tout le contraire des stéréotypes de Manhattan avec ses grandes tours. On peut s’y balader dans un calme relatif, prendre un café sans être dans un Starbucks et peut être croiser Robert de Niro avant qu’il ne se rende dans son restaurant. Et si tu devais choisir trois lieux dans la ville ? Tribeca donc, comme je viens de l’expliquer. J’adore me balader entre le Meatpacking District et Chelsea pour visiter les galeries d’art (et la promenade suspendue « Highline » permet de faire ce chemin sans être dérangé par les voitures). Enfin, je conseille toujours de prendre le téléphérique afin de faire un tour sur Roosevelt Island : vous bénéficiez de la vue depuis le téléphérique, le calme et le charme de l’ile et vous pouvez profiter d’une vue imprenable sur Manhattan cote Est. Quelles sont les trois choses que tu adores et les trois choses que tu détestes à New York ? J’adore la diversité que la ville offre : les gens, l’architecture, la gastronomie (oui, oui). J’adore le rythme de la ville, toujours le pied sur l’accélérateur. J’adore lire les messages sur les murs de la ville. J’aime à répéter que New York a toujours un message à faire passer. En se baladant, il y a toujours une phrase écrite sur un mur, un dessin, une fresque qui passent un message à celui qui a l’œil. Je déteste les touristes à NY, désolé. Ils sont trop lents et ne savent pas marcher dans la rue. Ils s’arrêtent sans prévenir pour prendre un écureuil en photo. Ils ne sont pas dans le rythme. Je déteste l’utilisation excessive du klaxon en particulier et les automobilistes en général. Je déteste le montant de mon loyer. On dit que New York est la ville qui ne dort jamais. Est-ce un avis que tu partages ? Qu’est-ce qui fait que la ville soit aussi dynamique ? New York ne dort jamais. Un exemple qui illustre bien cela : il y a des clubs de gym ouverts 24/24h dans la ville. La raison principale tient dans la population new-yorkaise, très cosmopolite. La ville se veut être le centre du monde, elle n’a donc pas le droit de dormir. On a aussi l’impression que New York est pour beaucoup, une ville de passage. Les gens n’ont donc pas de temps à perdre et veulent tout faire et tout découvrir. La ville s’adapte donc à ce besoin, en étant ouverte quasiment jour et nuit : les métros sont ouverts toute la nuit, les centres touristiques ont des magasins et des restaurants ouverts toute la nuit. Et enfin les magasins ferment souvent vers 22h. Art, musique, design… Selon toi, comment les New-Yorkais abordent-ils la culture ? Les New-Yorkais aiment sortir, se cultiver, voir des spectacles. Les musées sont pris d’assaut lors de la sortie de nouvelles expositions, les places de concert s’arrachent très rapidement et les galeries d’art sont souvent remplies aussi. New York est curieuse et avide de culture. La ville offre donc la possibilité de voir tout ce qui se fait, quels que soient vos gouts. On a souvent le sentiment que New York a une longueur d’avance d’un point de vue culturel. On pense notamment à l’événement Banksy au mois d’octobre. Qu’en penses-tu ? New York sait créer l’évènement et les artistes aiment New York pour son côté créatif. De plus, avoir une expo à NY assure quasi automatiquement un retentissement mondial. Banksy par exemple se devait d’être un jour à New York. La ville lui offre un retentissement mondial, le street art y est très présent et New York permet à un artiste comme Banksy d’opérer de manière assez anonyme. La ville a donc l’avantage d’offrir un énorme retentissement et une telle diversité, que les artistes veulent y être. Cela permet ainsi d’avoir cette avance d’un point de vue culturel. Quel est le lieu culturel incontournable – et peu connu des touristes – à New York ? Je citerai le New Museum de New York, dans le Lower East Side qui est un peu délaissé par les touristes. Il est à l’image de la ville : très diversifié. Un musée dédié a l’art contemporain avec des œuvres provenant du Brésil, d’Europe, d’Afrique du Sud ou de Chine. Ce musée est moins présent dans les guides touristiques et les blogs de voyage, mais mérite le détour pour son design spectaculaire et ses expositions. Un autre musée très connu par contre est le MET (Metropolitan Museum of Art), mais ce qui est moins connu, c’est que le prix indiqué à l’entrée est un prix « proposé ». Le musée fonctionne sur le principe des donations. Si vous ne voulez payer que $5 pour y entrer, il vous suffit de le dire à la caisse. Vu la taille immense de ce musée, il faut le faire en plusieurs fois : payer moins que le prix proposé est donc intéressant. As-tu un conseil à donner à ceux qui veulent s’expatrier à New York ? S’armer de courage, de patience, d’un avocat (s’ils ne sont pas sponsorisés par une entreprise) et de rester optimiste. * Toutes les photos sont de Bertrand Leseigneur