« Iran : quand le legging fait passer par la case prison », « Culotte anti-viol : la fausse bonne idée », « Emile Hirsh a-t-il tout appris de River Phoenix ? »… Ces titres ne vous disent rien ? Alors il est temps de découvrir ChEEk Magazine, un féminin en ligne d’un genre nouveau qui flirte entre sujets d’actualité », analyse et thèmes plus légers. Si vous suivez Spanky Few, vous savez que nous nous sommes intéressés aux nouveaux modèles de la presse féminine, notamment les magazines en ligne et les blogs. C’est dans la continuité de cette réflexion que nous avons voulu vous parler de ChEEk Magazine, qui nous apparait comme l’un de supports web les plus prometteurs du moment. Pourquoi avons-nous été séduits ? ChEEk Magazine est certes un féminin, mais nous sommes loins du combo cosmétiques / mode hors de prix / zeste de faux féminisme parce que c’est tendance. En alliant sujets légers et thèmes plus « profonds », ChEEk Magazine suscite la réflexion, la connaissance et on approuve. Surtout lorsqu’on sait que les trois créatrices du support – Faustine Kopiejwski, Julia Tissier et Myriam Levain – sont des anciennes de Be, un magazine papier qui selon nous à toujours du mal à se libérer du carcan éditorial habituel des magazines féminins. Alors on dit « Bravo les filles ! » et on vous présente Faustine Kopiejwski, qui pour nous fait le point sur son parcours et sur les débuts de ChEEk Magazine. Faustine Kopiejwski Faustine, pouvez-vous nous parler de votre parcours ? J’ai commencé en tant que journaliste musique au sein de la revue mensuelle Magic RPM, où je suis restée quatre ans. J’ai ensuite rejoint la rédaction de Be à la rubrique culture, pour finir par la quitter en janvier 2013. Avant ça, j’ai fait de la musique et été attachée de presse en maison de disques. Mes partenaires Julia Tissier et Myriam Levain, elles, ont toujours été journalistes : la première a commencé chez Libération, la seconde a fait ses armes chez Elle et Le Parisien, et nous nous sommes connues chez Be où elles officiaient au service actu. Comment est né ChEEk Magazine et quel est le concept de ce magazine ? ChEEk est né comme une utopie, autour d’un verre, un soir de mai 2012. Mais à l’époque nous étions toutes en poste chez Be et l’idée de concevoir ce magazine qui soit totalement à l’image des trentenaires que nous sommes n’était qu’un fantasme. Plus tard, le vent a tourné chez Lagardère, on a eu la possibilité de partir dans de bonnes conditions, alors on s’est dit que c’était le moment de concrétiser tout ça et on s’est jetées à l’eau. Pourquoi vous êtes-vous lancée dans cette aventure ? Parce qu’on ne trouvait pas de magazine qui nous correspondait entièrement et parce qu’on avait envie d’apporter une proposition nouvelle aux jeunes femmes de notre génération. On ne comprenait pas pourquoi les féminins étaient soient synonymes de magazines de mode, soit très militants et anti-consuméristes. Notre génération n’est plus dans l’opposition “beau » versus « intelligent ». On peut-être les deux à la fois, tout comme on peut concilier le futile et le sérieux. Dans ce projet, vous êtes associée aux journalistes Myriam Levain et Julia Tissier. Comment avez-vous concilié vos trois visions au sein de ChEEk ? Avec beaucoup de dialogue, peu d’égo et en gardant en mémoire que nous sommes toutes les 3 au service d’un même projet, pour lequel nous voulons le meilleur, quitte à mettre parfois entre parenthèses nos sensibilités quand elles sont trop personnelles et ne servent pas l’intérêt du magazine. Une expérience très enrichissante que je conseille vivement à tous les control freaks ! Pour quoi avoir développé ChEEk Magazine sur le web et non sur papier ? Pensez-vous lancer un jour une version papier de ChEEK Magazine ? Parce qu’en 2013, le web nous semble être l’endroit le plus indiqué pour lancer un magazine qui s’adresse à la génération Y. Parce que c’est un média qui offre une réactivité et une liberté incroyables. On ne souhaite pas du tout lancer de version papier, mais au contraire explorer le plus possible toutes les possibilités qu’offre le web – et elles sont nombreuses ! Qui est la lectrice typique de ChEEk Magazine ? La lectrice typique de Cheek, on l’imagine comme nous. Plus ou moins trentenaire, connectée, qui aime se cultiver et se tenir informée, mais qui ne rechigne pas à se faire les ongles ou à s’acheter une fringue. Une fille ouverte d’esprit, qui assume sa schizophrénie et sait vivre avec son temps. Mais on espère aussi que la lectrice typique de Cheek est assez atypique pour être différente de vous et moi. D’ailleurs, la lectrice typique de Cheek pourrait aussi être un lecteur. Comment aimeriez-vous développer Cheek Magazine à l’avenir ? On aimerait s’imposer comme un média féminin généraliste de référence et grossir un peu, tout en restant une rédaction à taille humaine. En termes de contenus, notre prochain gros dossier, c’est la production de contenus vidéo. Merci Faustine ! L’équipe de ChEEk Magazine