Le photographe québécois Benoit Paillé a eu un coup de coeur pour le quartier de Château d’Eau lors de sa venue à Paris. Il a photographié les personnages les plus emblématiques du quartier : les rabatteurs. Faux ongles, faux cheveux, make-up… Benoit Paillé a su saisir les âmes de ceux qui nous invectivent à notre sortie du métro et qui nous font souvent sourire. Benoit Paillé L’idée de photographier les rabatteurs de Château d’eau m’est venue premièrement de l’ambiance qui règne dans ce quartier et la curiosité que l’endroit éveillait en moi la première fois que je suis passé par là par hasard. Le projet est avant tout une rencontre avec l’ambiance des lieux, avec la lumière particulière qui se dégage de toutes ces boutiques et de tous ces gens. Pour la plupart des Ivoiriens sans papier qui travaillent pour un salaire de misère à essayer d’attraper des clients pour le salon de coiffure pour lequel ils travaillent. La peau foncée était un prétexte pour expérimenter la lumière de façons plus précise que d’habitude : travaillée de nuit, elle présente plus de reflets et donc plus de défis qu’avec le projet “Strangers” , qui lui se fait de jour. Ici, je pouvais prendre jusqu’à 5 minutes simplement pour placer mon modèle avec précision par rapport à la lumière des néons des vitrines, tellement précisément que je me permettais de toucher mes modèles avec les mains, bouger leurs têtes quelque millimètre à la fois, entrer dans leurs bulles. Bref, c’était aussi une excuse pour tester les frontières entre moi et des modèles totalement inconnus. Benoit Paillé Benoit Paillé Benoit Paillé Benoit Paillé Benoit Paillé Benoit Paillé Benoit Paillé Benoit Paillé Benoit Paillé Benoit Paillé Benoit Paillé Benoit Paillé Benoit Paillé Benoit Paillé Benoit Paillé Benoit Paillé Benoit Paillé