Aujourd’hui nous vous présentons la boutique vintage FripesKetchup, et plus particulièrement sa jeune créatrice : Pauline d’Arfeuille. Entre ambition et passion de la mode, celle-ci nous parle de son parcours et de ses projets. Gros coup de coeur ! FripesKetchup Bonjour Pauline, pouvez-vous nous parler de votre parcours ? J’ai fait des études d’architecture, mais très vite, j’ai réalisé que ça ne me correspondait pas. J’aimais la mode, j’aimais chiner, mais je ne voyais pas à quel métier cela pouvait m’amener. Je ne serais jamais allée naturellement vers le commerce sans une rencontre. Mon ami commerçant m’a initiée en me conseillant de commencer par faire les marchés avec mes trouvailles. Peu de frais, peu de risques. Ce fut éprouvant, mais très formateur ! Après avoir constitué un stock et mis suffisamment de côté, j’ai ouvert ma première boutique dans le 18e (8 rue Dancourt). Aujourd’hui nous avons une autre boutique à Lyon (25 rue du Sergent Blandan). La mode a-t-elle toujours été une passion pour vous ? Et le vintage ? Disons depuis mes 16ans environ. Avant, j’étais plutôt vilain petit canard. Mon père est un fan de brocantes, et depuis toute petite il m’emmène avec lui, donc des que je me suis mise aimer la mode, j’ai chiné des vêtements. Ça ne m’a jamais dérangé, même jeune, de porter des fripes. C’est juste qu’à l’époque je cherchais d’abord du H&M moins cher! 😉 Comment est né FripesKetchup ? Je chinais compulsivement dans tous les vide-greniers et assoc que je croisais, en accumulant des pièces fortes et rétros que je ne mettais pas forcément ou qui n’étaient même pas à ma taille! En même temps, mes amies me demandaient toujours comment je trouvais toutes ces merveilles quand elles n’arrivaient à rien voir. Je me suis dit que je pouvais faire profiter les fans de Vintage qui n’ont pas l’énergie de fouiller, de ma sélection. J’ai donc créé une boutique à la déco originale, qui présente les pièces comme une marque, par collections qui sont liées aux saisons, aux tendances, en recréant des séries, etc. Et je donne les conseils que je peux. FripesKetchup, car je voulais un nom un peu décalé et explicite pour ce concept un peu sérieux. FripesKetchup Comment expliquez-vous l’engouement des gens pour le vintage ? Ils recherchent un look unique, original, avec des coupes et des matières de qualité, à des prix accessibles. De jolies pièces au cachet rétro qu’on ne retrouve pas sur tout le monde, mais qui ne font pas déguisement non plus. Certains aiment l’histoire qu’il y a derrière un vêtement, d’autres le principe de recyclage du vintage. On dit aussi beaucoup qu’en temps de crise, les gens ont un réflexe nostalgique, de retour aux valeurs, à des repères antérieurs, je suis assez d’accord. La plupart des stylistes prône le mélange cheap-fripes-créateurs. Qu’en pensez-vous ? Complètement d’accord. D’ailleurs, dans ma boutique, je suis obligée pour constituer les tenues de faire du total look Vintage, mais je conseille systématiquement aux clientes le mix basique contemporain/pièce rétro. Un chemisier 80’s ira très bien avec un slim noir, une jupe 50’s se mariera avec un petit Marcel. Et les blousons en jean et autres perfectos sont parfaits avec les petites robes vintage. Vous chinez vous même les pièces que vous vendez. Quelles sont vos époques préférées ? Des années 60 aux années 80. Depuis peu je tente le revival 90’s (Creepers, bombers, parkas, sweats..) J’ai plus des pièces fétiches que des époques à vrai dire : lavallières, grosses mailles, tailles hautes, blazers, pantalons cigarette… Sur quelle pièce rêveriez-vous de tomber par hasard ? Heu… Un sac Chanel ? Ou un lot de Burberrys? J’ai déjà eu pas mal de chance, je suis souvent tombée sur des trésors: bottes Céline, robe YSL, et autres pièces Christian Dior pour une poignée d’euros. Mais je n’ai pas beaucoup de griffes dans la boutique, je recherche plus un style, donc rien ne me manque vraiment… Quels sont vos créateurs fétiches ? Je ne suis pas encore assez pointue niveau créateurs, je fonctionne plus au feeling, ce n’est pas très académique… Je craque fréquemment quand je vois du Isabelle Marant (je ne suis pas la seule, je crois). Après, du côté des marques, je bave devant les vitrines de comptoir des cotonniers, Iro et American Vintage. J’aime les basiques un peu rock ou folk! Comptez-vous développer Fripesketchup dans d’autres villes que Paris et Lyon ? L’eshop vient d’être lancé et un projet de deuxième boutique parisienne est en cours, donc je me concentre à fond sur cette étape pour le moment, mais qui sait? J’adorerais aussi ouvrir à l’étranger, Londres ou Berlin, mais là ça devient de la grosse organisation! C’est encore de l’ordre de l’utopie… Que peut-on vous souhaiter pour la suite ? Déjà, que ça dure! Tout le monde à peur d’entreprendre en ces temps difficiles, alors je croise les doigts. Et puis idéalement pourquoi pas un développement, une structure plus grosse, des partenariats intéressants, des rééditions, tout est ouvert ! FripesKetchup