Birdy Hunt, c’est le groupe dont tout le monde parle en ce moment. Entre tournées françaises et anglaises, Thomas et Marius nous parlent avec humour de ce qui les inspire, de leur vision de la musique et de leurs projets futurs. Si vous les aimez ou que vous avez envie de les découvrir, retrouvez-les le dimanche 26 août sur le scène Avant Seine All Stars de Rock en Seine. Comment vous êtes-vous rencontrés et comment est né Birdy Hunt ? Thomas : Le groupe est né en 2007, au nouvel an ! Je trainais déjà avec Nico (guitare) à l’époque. Luc (guitare) et Marius (batterie) jouaient déjà ensemble dans un autre groupe. On s’est rencontré dans une soirée chez des amis en commun. Très rapidement, la folie nocturne aidant, on en est venu à parler musique, on a vu que nos goûts étaient similaires et on a tout de suite voulu tenter un projet ensemble. Tout s’est passé très vite, Luc et Marius connaissaient Marc (chant) qui nous a suivis assez vite et Manu (clavier) nous a rejoints un an et demi après. Quels sont les groupes qui vous ont donné envie de faire de la musique ? Marius : Au début c’était vraiment « The Eighties Matchbox B-Line Disaster » qui nous a tous donné envie de faire les Birdy Hunt. Après, il y a plein d’autres trucs, genre les Strokes, les Libertines, Bloc Party, Queens of the Stone Age, The Darkness ou des trucs plus vieux comme Mötley Crüe, ACDC. Au final c’est quand même des groupes très rock and roll !!! T: On brasse vraiment large en fait. Ca commence forcément par la musique, le son (pour moi ce fut les Pink Floyd et David Bowie au départ)… et puis tu grandis, tu mates MTV, tu vois Blink 182 squatter un jet avec une star du X, et la forcément, tout dans ta tête te dit que c’est ce qu’il faut que tu fasses de ta vie. Bon… on a pas de jet, on a pas une star du porno dans notre salon, mais on a l’esprit du clan et le kiff du son. Au final c’est ce qui importe le plus ! Quel est votre dernier coup de cœur musical ? Et plus généralement, qu’est-ce qui vous inspire ? M: Dans les Birdy on a pas mal d’influences en commun, mais on ne peut pas vraiment citer UN groupe qui met tout le monde d’accord. Ce qui nous inspire ne vient pas forcément de la musique en fait ! On aime bien composer avec cette fameuse boisson jaune anisée ! Ça… ça nous parle vachement !! T: Ahahaha parler d’alcool quand on demande un coup de coeur musical, c’est tout Marius ça ! Mais c’est vrai, c’est difficile de citer des groupes, il y en a plein qui déboitent. Pleins d’albums ou de chansons qui nous retournent la tête, et dans des styles différents. Car on a beau jouer ce qu’on pourrait qualifier d' »indie rock », on écoute pas forcément que le premier album de Bloc Party. Mais si je devais en citer un, je dirais le dernier album des Hot Chip, vraiment classe. Avec qui rêveriez-vous de travailler ? M: On aimerait bien travailler avec des mecs comme Booba ou Rim k du 113, ça c’est des vrais rockeurs!! Ahaha T: Marius ne plaisante pas tant que ça en fait. Ça pourrait s’apparenter à une blague, mais on n’est pas trop du genre clivage musical. Parfois tu rencontres un mec qui n’est pas du tout sur le même kiff que toi, mais qui va t’apprendre vraiment plus sur ton propre style. Après ouais, ils ont des Hummer et trainent avec des pornstars, forcément, si on se réfère à la première question, ça nous parle ! Birdy Hunt par Romain Leblanc Vous êtes originaires de Paris, mais votre projet a pris un tournant nouveau lors de votre tournée anglaise, comment cela s’est-il passé ? M: C’était au tout début du groupe, on n’avait pas beaucoup de morceaux, très peu de concerts à notre actif, mais on a décidé de partir jouer en Angleterre quand même. Déjà ça nous a permis de devenir potes, et puis ça nous a vraiment montré qu’on avait tous cette même envie de faire les Birdy Hunt. T: Ouais ce fut l’occasion de voir que Marc dormait d’une manière super chelou. Genre yeux mi-ouverts, corps tendu, à la limite de planquer un couteau sous l’oreiller ! Pour vous, jouer à l’international, c’est primordial pour un groupe en développement ? M: Oui et on essaye d’y aller tant qu’on peut ! C’est important de s’ouvrir les portes et de ne pas rester dans son cocon. On essaye d’avoir une pensée internationale. Après dans la pratique c’est pas toujours évident, mais on y travaille. T: C’est vrai que ce n’est pas évident. Sur un projet comme le nôtre, c’est une sacrée logistique à mettre en place, donc c’est un travail qui se fait doublement en amont, autant dans la musique que les moyens développés. Mais oui, on aimerait aller voir ailleurs, d’autres scènes, d’autres publics… peut-être qu’on se fera bâcher, mais au moins on aura testé. La musique est une aventure humaine. C’est con, mais le plaisir de la scène nous pousse à vouloir aller toujours plus loin. Quelle est la salle mythique en France et à l’étranger où vous voudriez jouer ? M: Il y a pas si longtemps que ça, on passait tout l’hiver à faire des travaux dans le froid dans notre cave pour avoir un beau studio pour produire notre musique. Je pense qu’à ce moment-là, on n’aurait jamais pu espérer un jour monter sur la scène d’un festival comme Rock en Seine par exemple. Tout ça pour dire qu’on a déjà joué dans des salles qui nous faisaient rêver ou avec des groupes qu’on adorait, et ça fait tout drôle quand ça arrive! Mais j’avoue un petit Olympia ou l’Astoria à Londres ça ferait plaiz ! T: La scène principale de Glastonbury, j’imagine déjà la dose de flippe avant et le niveau de kiff pendant… peut-être un jour qui sait. Birdy Hunt par Claire Frémond En période crise du disque, on dit que la scène a pris le pas sur les ventes de disques. Qu’en pensez-vous ? M : On ne va pas le nier, plus personne ne vend des skeuds ! Après il y a d’autres moyens, tu peux télécharger légalement, mais bon tu as la même chose gratos ! Donc effectivement on se rattrape sur le live. Au moins c’est quelque chose de réel,tu ne peux pas tricher. Peux être que dans quelques années tu pourras avoir des lives en 3D avec des robots qui te poussent dans ton salon, là on pourra vraiment retourner chez nos mères ahaha. T : Ta mère sera d’ailleurs peut-être même maquée un robot connecté en bluetooth à sa pensée et on aura des guitares bioniques. Le futur, ça va être cool… La crise de la musique justement, vous la voyez comment ? T: La crise de la musique ? Quelle crise de la musique ? haha. Il n’y a jamais dans l’histoire de la musique eu autant de groupes que maintenant. Alors oui, sa consommation a changé, les moyens de diffusion, certains supports, ont évolué voire sont devenus obsolètes. Mais au final, on a un paysage qui se façonne toujours plus. C’est le principal. Après ok, soyons francs, cette vie est rude, ce n’est pas la vie de château (p’tite dédicace à Housse de Racket qu’on aime bien), mais c’est au final encore plus enrichissant humainement, ça renforce les liens véritables, et ça ne te perd pas en illusion. Après on rêve tous de voir plus grand, mais désormais pour y arriver ça se fera à l’ancienne, à l’huile de coude. SFR Jeunes Talents, Rock en Seine… 2011 a vraiment été votre année et on vous a vu partout. Quels sont vos projets pour 2012 ? T : On a déjà entamé l’année avec notamment de très beaux concerts passés (La Coopérative de Mai, l’autre Canal à Nancy, Bourges, etc.) et de belles dates à venir, dont Rock En Seine le Dimanche 26 août pour le dispositif Avant Scène All Stars. Mais au-delà de la route et du tour, on fait actuellement beaucoup de studio afin de composer notre prochain opus, qui sortira début 2013. On prend notre temps, on ne veut pas être contraint par celui-ci, on veut garder sa maitrise. Tous ces dispositifs nous ont permis de faire connaitre le groupe, notre musique, de nous ouvrir a un public plus grand. Public qui nous suit désormais, on le voit tous les jours sur notre Facebook, et on ne veut vraiment pas les décevoir. Birdy Hunt par Romain Leblanc