Sourya par Clarke

Sourya par Clarke

Chez Spanky Few, on aime particulièrement le groupe Sourya. Rencontrés lors d’une journée mémorable au Printemps de Bourges en 2010, on peut vous assurer que les membres du groupe n’ont d’égal à leur talent que leur gentillesse et leur humour. Pour nous, Sou, le chanteur du groupe fait le point sur leurs projets et sur la musique en général.

Comment est né le projet Sourya ? Je crois savoir que c’est avant tout une histoire de famille et d’amitié ?

Oui, le groupe est composé de Julien au juno et ableton live, Arnaud à la gretsch round badge et au drumkat qui sont amis de longue date, et Rudy mon cousin à la musicmaster bass et au siel orchestra. Le projet était, à la base, de faire des concerts pour jouer les chansons que j’avais composées dans ma chambre, puis chacun, de par son caractère, s’est impliqué de plus en plus dans le groupe pour finalement devenir une entité, un gang.

Ces deux dernières années, on vous a vu partout : générique du Grand Journal, festivals… Comment s’annonce 2012 ?

On doit enregistrer notre deuxième album et le boucler, absolument. J’ai cette vilaine manie de tout le temps retoucher mes chansons même quand elles sonnent bien. Du coup, je ne m’arrête jamais. Sinon à court terme, on va jouer le 13 avril au théâtre de Charenton dans le cadre d’un projet organisé par le conservatoire de la ville qui voulait que ses élèves reprennent nos chansons et jouent avec nous sur scène. Ca va être assez cool, il y aura un groupe de reprises et une section de 12 cordes.

Sourya par Ookah

Sourya par Ookah

Je vous ai vu plusieurs fois en concert et il y a une chose qui m’a marquée : l’utilisation régulière de la Nintendo DSI comme d’un instrument de musique. Est-ce une stratégie marketing ou envie de se différencier ? 

La nintendo DS, c’était une envie de se différencier un peu et de trouver une idée pour ne pas trimbaler mon matos pendant la tournée en Angleterre. Une DS contre une Riviera, une tele thinline 72, un rocker 30 et son baffle, c’était quand même carrément plus pratique. Je n’utilise plus la DS maintenant parce que je suis surtout un guitariste mais Rudy et moi on aura un Ipad sur scène aux futurs concerts.

Comment se passe la phase de composition dans le groupe ? Vous composez à 4 ? Chacun a sa spécialité ? 

J’écris les chansons, j’en fais une demo avec tout dedans et après on en discute et on retravaille au moment d’enregistrer. Donc en gros, je compose seul, on produit à quatre et personne n’a vraiment de spécialité, le bassiste peut avoir des idées de chant, etc…

Sourya fait aussi beaucoup de remix, notamment récemment avec Housse de Racket. L’un de vous a-t-il pur vocation de faire de la production voire de monter un label à l’avenir ? 

On aime bien faire des remix, ça nous permet de faire autre chose que notre musique, on aimerait bien produire d’autres gens aussi, des trucs hiphop ou coupé décalé ou shoegaze, enfin peu importe tant que ça nous plaît. Par contre, monter un label, je ne pense pas : y’a quand même toute cette partie administrative qui, moi perso, me saoule et les autres doivent penser la même chose.

Vous faites aussi beaucoup de dj set. Découvrir de nouveaux sons et le faire découvrir au public, c’est important pour vous ? 

Au début, on aimait pas trop ça. Mais avec le temps, on a appris à mixer convenablement, on a compris les rouages. Maintenant un DJ Set c’est toujours synonyme de bonne soirée. On est entre nous, c’est souvent open bar, ou presque et  on aime forcement la musique qu’on entend, et franchement une pochette CD, c’est salement moins chiant à transporter que notre backline de concert. On aimerait bien développer cet aspect et en faire de plus en plus, surtout en ce moment, vu qu’on est en préparation du deuxième album, on fait très peu de concerts, c’est un bon substitut.

Sourya

Sourya

La crise de la musique, vous la voyez comment ? 

Un petit groupe comme nous n’est pas vraiment touché par la crise, enfin quand t’es pas trop connu, c’est la crise depuis le début de ta carrière, c’est surtout les gens installés dans ce milieu et les majors qui touchent moins d’argent. Au final, c’est pas plus mal pour eux non plus, s’ils passent sous le million annuel, ils seront peut-être pas taxés à 75%. Enfin bon, c’est quand même surtout à cause de ces gens là que les petits groupes ont du mal à passer de l’ombre à la lumière. Les « artistes » et leur 10000 ans de carrière dans 10000 best-of et leurs pseudos nouveaux albums de merde qui bloquent les sorties des nouveaux talents et les dirigeants de majors qui passent de 1000000€ de salaire à 700000€ et qui te disent qu’ils vont devoir faire des économies ça va bien 10 sec.

Le fait d’être polyvalents c’est à dire de faire des remix, des dj set comme on l’évoquait plus haut, c’est une solution à cette crise selon vous ? 

Non, c’est surtout un moyen de gagner de l’argent en faisant ce qui te plaît : faire de la musique, la faire partager. C’est quand même le genre de job où tu n’as pas l’impression de travailler, c’est plutôt cool comme quotidien.

Une question un peu personnelle maintenant : certains d’entre vous sont pères de famille. Allier vie de famille et soirées rock’n roll n’est-il parfois pas trop compliqué ? 

Mmm… Chasser le dragon sur la console avec les enfants ou autour d’une table avec ses potes en soirée… Faudra demander à nos enfants quand ils seront grands s’ils ont eu l’impression d’avoir été délaissés pdt leur enfance. Et puis bon, les soirées sont en « soirées » donc les enfants sont couchés.

Dans 20 ans, vous vous voyez où toujours dans la musique ? Si oui, en France ? 

J’espère, c’est mon job donc tant que ça me plaît…

Un mot de la fin ?

The end has no end

Sourya par Molokostar

Sourya par Molokostar

A propos de l'auteur

Créatrice de Spanky Few