Lors de notre visite à la Splendens Factory, nous avons été particulièrement touchés par une artiste, Hanaé Ciuni. Partageant un studio de création avec Vaïnui De Castelbalgac, Hanaé nous a surpris par ses oeuvres à la fois puissantes, envoutantes et poétiques. Rencontre avec une grande artiste. Bonjour Hanaé, peux-tu nous parler de ton parcours Bonjour Spanky few ! Alors, j’ai fait une prépa d’art à Paris , mais pour l’aspect plastique j’ai surtout appris et expérimenté par moi même. J’ai toujours crée par le biais de différents supports et médiums , mais le dessin et plus récemment la peinture reste pour moi la manière la plus naturelle et immédiate de m’exprimer. Après mes études j’ai eu la chance de rencontrer pas mal d’artistes avec qui j’ai pu échanger, vivre, collaborer et qui m’ont fait confiance. Puis un jour j’étais dans un studio de musique à écouter des morceaux en gribouillant sur des feuilles et j’ai rencontré des gens géniaux qui ont vu mes dessins et qui m’ont : « on monte un label ( Enchanté records) viens tu illustres tous les visuels/ pochettes et ça va être super ». Je suis toujours pour les trucs super alors le lendemain j’étais là, avec vingts planches qu’on a étalées au sol. C’était excitant et je n’ai plus jamais arrêté. Pourquoi avoir eu envie de faire de la peinture ton métier ? Qu’est-ce qui t’inspire au quotidien ? J’ai eu la chance d’avoir été élevée par des parents passionnés d’art, et avides de transmettre le virus.j’ai commencé à danser très jeune et entre la rigueur et l’effort j’ai trouvé comment faire le lien entre le monde de l’extérieur et le mien. Exactement pareil pour le dessin. J’y ai trouvé un langage qui à tout changé pour moi. Après décider d’en faire son métier, ne pas se laisser envahir par les doutes et la peur de l’avenir, ne rien lâcher, c’est autre chose . Je dirais que les rencontres et le fait qu’on ait cru en moi m’ont encouragé dans ce sens . Je suis inspirée par pas mal de choses de la vie quotidienne ! De façon plus thématique je m’intéresse beaucoup à la question de l’identité, les émotions, les détails, la chair, l’humain dans l’inhumain, et vice et versa, le non-dit et la psychologie. Qu’essaies-tu d’exprimer à travers tes œuvres ? Qu’aimerais-tu que le spectateur ressente en regardant une de tes peintures ? Je pense que j’essaie surtout d’exprimer quelque chose de sincère , qui vient de l’intérieur, et en me cachant le moins possible . Devant une toile blanche, je crois que c’est un des instants où on n’a pas le droit de mentir. Je réfléchis sur ce que j’ai à dire, mais jamais sur ce que je veux faire ressentir . C’est un système assez idiomatique qui passe par l’énergie. Je ne dirige pas j’espère que l’émotion viendra d’elle même. C’est très intime du coup, j’essais du mieux que je peux de rendre mon monde réel, et si ça fait échos chez les gens c’est gagné pour moi. Penses-tu qu’au même titre que l’écriture, la peinture puisse être un exutoire, une forme de psychothérapie ? Complètement ! J’écris aussi . Mais la peinture et le dessin prennent source autre part. Il y a forcément une part d’indicible un peu plus forte, les mots t’obligent à assumer, un mot c’est brutal. Une peinture aussi, mais la liberté d’interprétation est grande. Exutoire c’est certain, car tu construis quelque chose de réel. Et puis pendant que tu fais des tableaux, tu n’épuises pas les gens qui t’entourent , moins en tout cas ! Plus concrètement, ta première exposition approche, quel est ton ressenti ? Je suis très heureuse et impatiente ! Forcément un peu anxieuse, mais j’espère que ça ce passera bien. J’ai vraiment hâte. Tu travailles aussi pour des artistes, des marques, des labels de musique…Comment un artiste peut-il allier commandes et créations personnelles ? Quand les commandes te demandent tes créations personnelles ! Mais plus sérieusement c’est un exercice que je trouve super intéressant. Adapter ses créations, qu’elles soient au service d’autres formes d’arts, dans des lieux et sur des supports différents je trouve ça assez fou. Je crois que de sortir de ta zone de confort t’amène forcément à explorer autre chose en toi. Que la contrainte t’oblige à être malin. Et que c’est aussi ce dont a besoin parfois un artiste. Sur quel projet as-tu préféré travailler et avec qui aimerais-tu collaborer à l’avenir ? Jusqu’ici j’ai aimé tout faire ! Ces travaux m’ont tous apporté quelque chose. À l’avenir j’aimerais travailler avec des gens passionnés, passionnants, habités aussi. Et vivre des aventures créatives fortes. Quels sont tes projets futurs ? Pas mal de projets futurs sont en cours ! J’espère qu’ils aboutiront, ce sont vraiment des projets qui m’inspirent. Sinon il y a mon expo! Dans le cadre de la Splendens Gallery (qui ouvre le 12 mars*) , j’expose du 25 Mai au 15 Juin. Il faut venir , ça va être SUPER GÉNIAL. *Splendens Gallery / 37 rue Pasquier 75008 Paris 06 62 72 99 71 / Du 12 au 23 mars / « Liberté d’Expression »: Group Show des artistes de la Splendens Factory, performance live d’Arthur Platel et Hanaé Ciuni, spécial guest : collectif la Relève. Une réponse Raton laveur 16 mars 2015 SUPER GENIALLL ! CONTENTE!!!!!