L’Atelier PHILEAS a présenté il y a quelques mois le futur groupe scolaire Bernard Buffet à Paris. Celui-ci comprend une résidence étudiante de 152 logements, une cuisine centrale de production de 1250 repas/jour et enfin une école polyvalente de 12 classes et centre de loisirs.Ce projet s’inscrit dans la volonté de la ville de Paris de dynamiser certains quartiers via des programmes architecturaux innovants et ultra modernes. Pour ce groupe scolaire, on retrouve les murs végétaux chers la ville qui font un lien direct avec l’environnement. Mais aussi un plan sur plusieurs niveaux, séparés par une cour et reliés par une passerelle. En terme de matériaux, des panneaux de terre cuite Alphaton® du fabricant Moeding prendront place sur l’une des façades et des brises soleils évoquant de fins branchages rappelleront le thème de l’environnement. La ZAC Cardinet-Chalabre illustre les grandes ambitions de la Ville de Paris pour une ville durable, enjeu et défi du 21ème siècle : dans ce quartier du 17ème arrondissement, les bâtiments doivent être au moins BBC, au mieux, positifs. Un esprit volontaire qui rejoint celui de l’agence Philéas, lauréate en 2009 du concours de la Régie Immobilière de la Ville de Paris pour l’aménagement du lot E4. Plus de 9000 m2 SHON pour un programme qui englobe une école polyvalente – maternelle et élémentaire – et son centre de loisirs, mais aussi une cuisine collective destinée à alimenter toutes les écoles du quartier, une résidence de 152 logements pour étudiants et deux appartements de fonctions. Des usages et des usagers dont les parcours doivent être soigneusement balisés, voire isolés. Les élèves de maternelle ne croisent pas ceux de l’école élémentaire, le centre de loisirs doit pouvoir fonctionner lorsque les écoles sont fermées, la cuisine être facile d’accès, pour livrer les 1500 repas qu’elle prépare chaque jour… Et les étudiants doivent disposer de leurs propres issues. Bordée par le parc Martin Luther King d’un côté, la parcelle rectangulaire s’achève sur une pointe. L’imposant hôtel IBIS qu’il a pour voisin aurait pu confiner le projet : il s’élève au contraire sur onze niveaux, pour atteindre sa hauteur et doter le quartier d’une nouvelle balise. Les programmes publics sont répartis dans un socle qui rassemble la cantine collective au sous-sol et à partir du rez-de-chaussée, le centre de loisir et les deux écoles dans deux volumes distincts. Le cœur d’îlot accueille les cours de chaque école, sur lesquelles le centre de loisirs est ouvert. L’école maternelle, côté rue, compte seulement deux niveaux tandis que l’école élémentaire en fond de parcelle en compte trois. Une petite échelle pour des lieux qui bordent la rue, familiers, bas et clos. Au-dessus, posés sur l’école élémentaire, les logements étudiants sont répartis sur sept niveaux dans une petite tour, pour atteindre des vues sur le parc tout proche et Paris. Leur entrée en fond de parcelle ne perturbe pas l’organisation des locaux scolaires sans transiger sur l’usage : la résidence dispose d’un hall spacieux. Les façades illustrent les multiples transitions du projet : échelle monumentale et échelle piétonnière, enfants et jeunes adultes, nature du parc et densité de la ville. Un même revêtement de brique de terre cuite habille l’ensemble, mais les différentes couleurs – vert au niveau du socle, en harmonie avec les toitures végétalisées, et brun- gris dans les hauteurs – rendent lisible la répartition des programmes. La situation en angle du projet fait de lui un repère urbain identifiable à deux échelles : pour les piétons, un « totem » soulignant la pointe est le marqueur de l’entrée du parc, à l’échelle métropolitaine, ce sont les logements étudiants qui se démarquent et situent le bâtiment. L’opération relève le défi d’une cohabitation d’échelles et d’usages, en donnant à chacun sa place, son volume et son image. Sources : http://archidesignclub.com/ Crédits Photos : Sergio Grazia