Violaine Carrère est à l’initiative du Silver Clash et du White, deux entités qui participent au succès de la Splendens Factory, crée par Adrien Moisson, où se croisent également Vaïnui de Castelbagac, Hanaé Ciuni et Guillaume Sanchez.

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Après des études de communication visuelle puis de photographie aux Gobelins, Violaine Carrère ouvre son studio photo Silver Clash en 2012, au coeur de la Splendens Factory rue Muller. Photographe passionnée de design, art et mode, Violaine Carrère multiplie les collaborations artistiques et recherche la diversité dans toutes ses activités. Elle ouvre le concept store le white en début d’année 2014 avec la factory et partage son temps entre son studio et sa galerie. Rencontre avec une artiste dont on va entendre parler.

Violaine, malgré ton jeune âge, tu es très implantée dans le monde de l’art contemporain parisien. Te considères-tu comme la « relève » ?

Je suis quelqu’un de très terre à terre, mais je vais répondre oui dans le sens où je fais partie de la jeune génération qui tente de faire des choses, si c’est cela être la « relève ».

Pourquoi avoir choisi de t’associer à la Splendens Factory ?

J’étais dans les locaux bien avant avec mon studio photo, la Factory s’est créée avec l’arrivée de la boîte de production d’Adrien Moisson à côté et quelques artistes qui traînaient dans le coin. Donc je fais partie de ceux qui ont contribué à la naissance de cette Factory.

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Selon toi, est-ce aujourd’hui important pour les artistes de former des collectifs et de s’investir au-delà de leur art, en travaillant avec des marques par exemple ?

Oui bien sûr, après il s’agira toujours d’une question de goût et certains préfèreront toujours travailler seuls. Mais le collectif est une formule géniale pour avancer chaque jour. C’est très intéressant de pouvoir s’apporter des choses artistiquement et moralement également. Cela nous permet d’avoir un vrai cadre de travail comme si nous avions des collègues, de ne pas traîner et s’égarer comme beaucoup d’artistes qui procrastinent . Et puis, de nos jours, on mélange de plus en plus les disciplines : les avoir toutes sous la main est quand même quelque chose d’assez génial.

Parle-nous du White, on dit que tu l’as créée sur le modèle de ton appartement ?

En effet, le White n’est que la version publique de mon chez moi. Mon appartement est tout blanc, de la petite cuillère au canapé en passant par mes livres que j’ai recouverts. C’est devenu un jeu pour moi, je trouve cela très ludique de ne regarder que des objets ou œuvres d’art d’une même couleur lorsque je me promène. J’adore cette « couleur », c’est très reposant. Je ne me suis jamais sentie aussi bien chez moi que dans cet appartement tout blanc.

Pourquoi le blanc ? Est-ce une réaction à toutes les sollicitations visuelles que nous subissons chaque jour avec le web et la pub notamment ?

Oui, en partie. J’avais besoin de calme, je sortais d’une période de changement dans ma vie et j’avais envie d’apaisement. L’appartement a toujours été très important pour moi, car j’aime la solitude. E­t le fait de n’ajouter aucune couleur à ces murs et au parquet que j’ai fait repeindre en blanc m’est venu naturellement.

La couleur unique permettrait-elle une plus grande créativité finalement ?

Je trouve ! Après ce n’est que mon avis, mais du coup pour moi cet appartement n’est pas qu’un lieu à vivre, c’est aussi une installation à elle seule, ce sont des expérimentations quotidiennes.

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En ouvrant un lieu hybride entre galerie d’art et concept store, penses-tu avoir créé un nouveau modèle ? L’avenir des galeries d’art traditionnelles est-il compromis ?

Je ne suis sûrement pas la première à ouvrir ce genre de lieu hybride, mais il est évident que les frontières sont de plus en plus minces, et qu’avec le nombre de concept stores qui augmentent chaque jour, la manière d’acheter devient différente. J’aime l’idée qu’une personne vienne chercher une sélection de telle ou telle personne et non plus tous les produits d’une seule et même marque.

Je ne pense pas non plus que l’avenir des galeries d’art traditionnelles soit compromis, je pense qu’il est juste en train de se repositionner peu à peu, en pensant davantage aux artistes émergents ou aux pièces abordables, mais que les pièces de grands noms se vendront toujours très bien dans des galeries traditionnelles.

À l’occasion d’une exposition à la Splendens Gallery, tu délocalises le White et exposes tes photos. Comment appréhendes-tu ce challenge ?

Je n’appréhende pas, je pense simplement un jour après l’autre à tout ce que j’ai à faire pour que tout se passe bien, mais je ne me pose pas vraiment de questions, j’ai toujours fonctionné comme cela. 

A la demande de la Splendens Factory, les commentaires ont été fermés

A propos de l'auteur

Créatrice de Spanky Few