Si vous lisez régulièrement Spanky Few et INfluencia, vous savez que la 3D est une technologie qui nous intéresse et sur laquelle nous avons beaucoup écrit. Pour avoir un autre regard, nous avons voulu rentrer un des acteurs montants de cet univers, 3DLyfe Objects. Joël Réjouis, son créateur, nous en parle. Hello Joël, peux-tu nous parler de ton parcours ? J’ai un parcours très diversifié dans la vidéo et le multimédia. Chef monteur vidéo, consultant formation multimédia ou encore chef de projet UX/UI, les outils de la communication visuelle m’ont toujours fasciné. Les supports changent, mais mon intérêt pour l’image et le multimédia est toujours resté vif. Qu’est-ce que 3DLyfe Objects et pourquoi avoir crée ce concept ? 3DLyfe Objects est le projet découverte de 3DLyfe qui est la startup à l’initiative de cette plateforme. Depuis l’arrivée de l’impression 3D sur le devant de la scène médiatique, nous avons surtout beaucoup entendu parler de l’imprimante 3D et de l’avancée technique qu’elle représente pour certains grands secteurs industriels. Nous pensions que les « petits créateurs » offrant une nouvelle manière de concevoir, de créer et de vendre n’étaient pas assez mis en avant. Le grand public français ne parvenait donc pas à bien saisir comment l’impression 3D allait changer leur quotidien. 3DLyfe Objects propose donc une sélection de sites et d’applications offrant au grand public des objets créés par impression 3D. Notre principal critère pour les sites que nous sélectionnons est la palette de personnalisation qu’ils proposent. Nous pensons en effet que la principale avancée de l’impression 3D est la possibilité de personnaliser des objets avant leur production. Nous mettons donc à l’honneur les concepteurs qui nous proposent cette possibilité via une palette de création sur leur site ou application permettant une expérience utilisateur nouvelle. 3DLyfe Objects ne s’intéresse donc pas à la technique des imprimantes 3D, mais aux objets qu’elles permettent de créer et à la nouvelle approche que proposent leurs concepteurs. Quelles sont les ambitions de ce projet ? Peux-tu nous parler du label 3DLyfe Objects ? Avec l’intérêt croissant pour l’impression 3D, nous voulons faire de 3DLyfe Objects un véritable label de qualité pour les sites et applications impliqués dans cette révolution. Nous voulons surtout nous développer comme « LA » plateforme permettant de découvrir les meilleurs sites et applications pour l’achat des objets personnalisables et imprimés en 3D. Qui sont les acteurs de la 3D les plus prometteurs actuellement ? Concernant les acteurs que nous couvrons dans le cadre de notre projet, nous voyons un gros potentiel dans les produits proposés par Makie Lab. C’est une startup britannique qui propose des poupées entièrement personnalisables. Les Makie Me. Leur palette de personnalisation pour ces poupées est l’une des plus abouties que nous connaissons. Côté application mobile, Blokify mêle le ludique et l’impression 3D. C’est un jeu de modélisation d’objets pour enfants. Les joueurs modélisent des objets en empilant des blocks puis les commandent une fois terminés. La compagnie se charge d’imprimer les créations avant de les envoyer à leur créateur. Le temps me manquerait pour citer les nombreux sites qui devraient bientôt faire parler d’eux. En quoi l’impression 3D est-elle un outil d’avenir ? Selon toi, comment va-t-elle intervenir dans la vie quotidienne ? L’impression 3D date plus de 30 ans, mais était plus connue sous le nom de « prototype rapide ». Si on en parle autant aujourd’hui, c’est grâce à la réduction des coûts d’impression et à la miniaturisation des machines. Cette trajectoire ressemble beaucoup à celle des imprimantes papier ou des ordinateurs. En constatant ce que sont devenues ces dernières, nous avons toutes les raisons de croire que l’impression 3D à un avenir certain dans la vie quotidienne. Les ordinateurs se sont imposés dans notre quotidien grâce aux nombreux logiciels développés pour des tâches spécifiques. Aujourd’hui nous voyons le même schéma avec les applications pour mobiles. Elles facilitent notre quotidien donc s’y imposent. C’est le défi que doivent relever les concepteurs d’objets imprimés en 3D. Une des barrières de l’impression 3D, aux yeux du grand public, est la complexité de la modélisation. Il est donc important d’avoir des concepteurs d’objets qui s’occupent de retirer cette barrière et laisser au grand public l’aspect ludique de l’impression 3D. À nos yeux, c’est la personnalisation qui constitue l’aspect le plus ludique. Ensuite, il faudra que les points d’impression se répandent un peu partout en attendant que le prix des imprimantes soit suffisamment abordable. L’impression 3D a-t-elle des limites ? Notamment éthiques ? À ce jour, l’impression 3D est un peu limitée par le temps et coût d’impression par objet. C’est pour cela qu’elle se limite à des petites productions (1 à 1000). Au-delà d’un certain nombre d’objets, l’usinage traditionnel reste la solution de production la plus rentable. Mais les limites sont repoussées un peu plus tous les jours. Les imprimantes vont de plus en plus vite et les matériaux sont de plus en plus nombreux. Pour ce qui est de l’éthique, les médias ont beaucoup parlé des fameuses armes à feu imprimées en 3D, mais l’impression 3D permet aussi de faire avancer la cause écologique. En effet, beaucoup de nouveaux filaments sont issus de matériaux recyclés. Nous pouvons donc dire que l’impression 3D est comme de nombreuses inventions et avancées technologiques : tout dépend ce qu’en fait l’utilisateur. Quelles sont les prochaines innovations que nous réserve l’impression 3D ? Avec des imprimantes 3D pour chocolat ou des imprimantes géantes qui impriment des maisons, les marges d’innovation se réduisent à grande vitesse. Tout est dans le perfectionnement des imprimantes 3D (vitesse d’impression), mais surtout dans le mode de capture des objets à modéliser. L’impression en soi deviendra un jour assez banale, mais la capture ou modélisation de l’objet à imprimer nécessitera toujours un peu de travail. C’est, à mon avis, de ce côté-ci que devraient venir les réelles innovations. Peut-on imaginer un mode où tout ne serait que 3D ? Tout l’est déjà. Il nous reste juste à tout imprimer…